Stepanov Sava, The Sculpture of Olga Jevrić, Belgrade, SANU, 2001
→Denegri Jesa, Olga Jevrić, Belgrade, Topy and Vojnoizdavacki Zavod, 2005
→Olga Jevrić, cat. expo., Handel Street Projects, Londres (2019), Londres, Ridinghouse, 2019
Olga Jevrić, Muzej Savremene Umetnosti, Belgrade, 1981
→Olga Jevrić, Sculpture, PEER, Londres, 28 juin – 14 septembre 2019
→Olga Jevrić, Spatial Compositions, Handel Street Projects, Londres, 28 juin – 2 août 2019
Sculptrice serbe (yougoslave).
Olga Jevrić voit le jour au sein d’une famille aisée de Belgrade. Elle grandit dans cette même ville, où elle fait sa scolarité à l’école Saint-Joseph et dans un lycée de filles, tout en complétant sa formation à l’école de musique Stanković. Elle poursuit ses études musicales à l’Académie de musique de Belgrade à partir de 1942. Elle s’inscrit ensuite aux cours de sculpture de l’Académie des beaux-arts de Belgrade, où elle suit l’enseignement de Sreten Stojanović (1898-1960), qui a lui-même été l’élève d’Antoine Bourdelle (1861-1929) et le professeur d’Alberto Giacometti (1901-1966) et d’Henri Matisse (1869-1954). Elle est diplômée de l’Académie de musique en 1946 et de l’Académie des beaux-arts en 1948, puis obtient une maîtrise l’année suivante. Sa première exposition individuelle se tient à la galerie du Syndicat des artistes serbes (Galerija ULUS-a) à Belgrade en 1957. Cette exposition est particulièrement importante, dans la mesure où elle donne à voir pour la première fois un nouveau concept de sculptures abstraites qu’O. Jevrić qualifie de « compositions spatiales ». Ces œuvres marquent un passage majeur de la sculpture figurative du corps humain, définie par des volumes limités et prédéfinis, à une sculpture dans l’espace, sans contraintes, ouverte et abstraite. L’artiste expérimente des techniques et des matériaux divers, mais son préféré reste un mélange de ciment et de fer pulvérulent, qu’elle nomme « ferroxide ». Son travail doit beaucoup à son intérêt pour la musique. En effet, l’aspect formel des marteaux et cordes de piano y est omniprésent, symbolisé par des clous, des câbles et des amas de matière reliés par des armatures en métal. Elle parle de la musique comme d’une occurrence spatiale dont les lignes mélodiques se déploient dans le temps et dans l’espace en montées et descentes, et dont les gammes, pauses, intervalles, silences et tempos contribuent tous à la construction de ses « compositions spatiales ».
En 1958, O. Jevrić présente neuf sculptures au pavillon yougoslave de la XXIXe Biennale de Venise. Cette participation lui vaut sa première exposition individuelle internationale l’année suivante à la Galleria Notizie de Turin, tenue par Luciano Pistoi, qui a remarqué son travail à Venise. De nombreux·ses artistes et critiques européen·ne·s apprécient également son œuvre et en parlent, notamment Giorgio De Chirico, Alain Jouffroy, Enrico Crispolti, Giuseppe Marchiori et Herta Wescher. S’ensuivent une exposition aux Drian Galleries à Londres en 1962 et plusieurs séjours en Italie, en France, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni.
En 1965, elle montre de nouvelles pièces, créées entre 1963 et 1965, au Salon du musée d’Art contemporain de Belgrade et participe au Salon de la jeune sculpture au musée Rodin à Paris. Elle passe l’année suivante aux États-Unis grâce à une bourse de la Ford Foundation, voyage régulièrement et rencontre de nombreux·ses artistes, dont Louise Bourgeois (1911-2010) et Naum Gabo (1890-1977). Les trois derniers mois, elle réside à la Cooper Union, à New York, où elle réalise plus de quinze sculptures.
En 1981, O. Jevrić bénéficie d’une rétrospective de 141 œuvres au musée d’Art contemporain de Belgrade. Il s’agit de la plus importante exposition de son travail à ce jour. Plus récemment, en 2016, onze petites pièces de la série Proposals for Monuments ont été présentées au Henry Moore Institute à Leeds.
La plus grande rétrospective qui ait été consacrée à O. Jevrić en dehors de son pays natal a eu lieu en 2019 dans deux galeries londoniennes, Handel Street Projects et PEER, avec un total de 46 pièces datant de chacune des périodes de la longue carrière de cette artiste.
Les œuvres d’O. Jevrić sont conservées dans de nombreuses collections, notamment, à Belgrade, au musée d’Art contemporain, à la Heritage House et à l’Académie des arts et des sciences de Serbie, ou encore à la Cooper Union à New York, à l’Israel Museum à Jérusalem, à la Nationalgalerie de Berlin et au musée d’Art contemporain de Zagreb. La Tate de Londres acquiert également neuf de ses sculptures en 2019.