Elsa Sahal, Vénus polymaste jouissante, 2019, enameled ceramic, © Adagp, Paris, 2023 © Bertrand Michau
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Dans le cadre de l’exposition Toucher Terre, en partenariat avec l’Espace Monte-Cristo (Fondation Villa Datris, Paris) AWARE organise le 8 juin à la Villa Vassilieff une table ronde consacrée à la céramique avec l’artiste Elsa Sahal et la chercheuse, spécialiste de la céramique attique, Nikolina Kei. La séance sera introduite par Camille Morineau, directrice scientifique d’AWARE et co-commissaire de l’exposition Céramix – de Rodin à Schütte. Une visite de l’exposition Toucher Terre imaginée par AWARE aura lieu le 10 juin à l’Espace Monte-Cristo.
Si la céramique est souvent considérée comme une pratique féminine du fait de son association avec l’espace domestique, l’étude historique du sujet nous révèle des réalités multiples et changeantes avec, bien souvent, une division du travail genrée. Y a-t-il des potières en Grèce antique, et quelle est leur place ? Quelles sont les représentations érotiques qui sont le plus souvent reproduites sur les vases grecs ? Comment les artistes contemporaines s’emparent de cet héritage pour mieux le détourner ?
Cette rencontre, dédiée aux artistes femmes dans le domaine de la céramique, mettra en lumière le travail d’une artiste contemporaine, Elsa Sahal, et la recherche de Nikolina Kei qui a consacrée sa thèse à « L’esthétique des fleurs : kosmos, poikilia et kharis dans la céramique attique du VIe et Ve siècle avant J.-C. » et qui s’intéresse – entre autres – à la représentation du corps, du geste amoureux et aux compositions érotiques.
Ce sera aussi l’occasion d’interroger le basculement de la céramique dans le domaine du plaisir. En effet, alors que son iconographie a souvent été associée au male gaze par le biais d’une iconographie intégrant des représentations érotiques comme le rapt sur des vases destinés au plaisir masculin, sa réinterprétation contemporaine par Elsa Sahal fait basculer le plaisir du côté féminin, en sculptant seins, clitoris et même Pole Dancers. Sa sculpture intègre pleinement l’imaginaire des fluides associé à la céramique et se construit comme une mise en abyme du plaisir, qui est à la fois plaisir de la conception – puisque celle qui touche est elle-même touchée par la matière – mais aussi des corps représentés et du spectateur.
Cette sensualité est une sensualité de la référence, qui se construit par la reprise de leitmotivs iconographiques identifiés comme la Vénus, mais réinterprétés de manière féministe.
Table ronde, jeudi 8 juin à 19h
Villa Vassilieff
Visite de l’exposition, samedi 10 juin à 11h
l’Espace Monte-Cristo
9 rue Monte-Cristo, 75020 Paris
Nikolina Kéi est docteur en Histoire et Civilisations, elle a soutenu sa thèse à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, récemment publiée sous le titre L’esthétique des fleurs: kosmos, poikilia et kharis dans la céramique attique du VIe et Ve siècle av. n. è. (Berlin/Boston, De Gruyter, 2022). Elle enseigne l’archéologie et l’art grecs à Paris 1-Sorbonne, à l’Institut Catholique de Paris et à l’Université de Fribourg en Suisse. Ses recherches portent principalement sur l’imagerie de la céramique attique du VIe et Ve siècle av. n. è. avec un intérêt particulier pour le rapport entre figures et « ornements » ainsi que pour la mise en scène de l’espace, du corps et de ses parures.
Elsa Sahal, née en 1975, est une sculptrice française qui vit et travaille à Paris. Elle est diplômée des Beaux-Arts de Paris en 2000. Elle a également effectué une résidence à Sèvres en 2007. Son travail a fait l’objet d’expositions individuelles, et est régulièrement présenté dans des expositions collectives, telles que Ceramix (Bonnefantenmuseum de Maastricht, 2015 ; la maison rouge à Paris, 2016) ou Les flammes. L’âge de la céramique (Musée d’art moderne de Paris, 2021). Souvent avec ironie et effronterie, E. Sahal questionne les principes de la sculpture mais aussi les thèmes modernes de l’art dont elle tire de multiples références. Elle interroge les modalités de représentation du corps féminin ainsi que les clichés véhiculés par le genre. Ses figures jouent de l’ambiguïté, mêlant souvent attributs féminins et formes phalliques.
Camille Morineau est directrice scientifique et co-fondatrice d’AWARE. Elle a co-commissarié l’exposition Ceramix – de Rodin à Schütte (Bonnefantenmuseum de Maastricht, 2015 ; la maison rouge à Paris et la Cité de la céramique à Sèvres, 2016).