La présente publication fait suite à un cycle de tables rondes intitulé « Art : genre féminin » organisé par des étudiant·e·s du mas- ter Sciences et Techniques de l’Exposition de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, sous la direction de Françoise Docquiert, avec l’association AWARE : Archives of Women Artists, Research and Exhibitions et la Monnaie de Paris représentées respective- ment par Hanna Alkema et Stéphanie Molinard. Ces rencontres ouvertes au public ont réuni trente-cinq artistes, chercheur·se·s et curateur·trice·s dans le but d’interroger les raisons de la marginalisation des femmes dans l’histoire et le monde de l’art mais aussi de réfléchir à des manières de remédier à ce manque de visibilité systémique.
Dès le début du XXe siècle, les danseuses américaines Loïe Fuller puis Isadora Duncan ont cherché à affirmer la liberté de mouvement dans un milieu extrêmement codifié, où le corps de la femme était particulièrement contraint. À partir de la fin des années 1960, le corps est de plus en plus utilisé comme moyen d’expérimentation, d’expression et d’émancipation par des artistes femmes ; tantôt pour dénoncer les violences plurielles subies par les femmes, tantôt pour sacraliser le corps féminin. Dans tous ces cas, l’emploi du corps comme médium artistique est associé à une forte valorisation de sa portée symbolique. Qu’en est-il aujourd’hui ? De 1970 à nos jours, comment a évolué le médium « corps » dans la pratique des artistes femmes, notamment dans le champ de la performance ? Quelle est la spécificité de ce médium par rapport à d’autres ? Sa puissance symbolique et son impact politique sont-ils toujours aussi vifs ?
Table ronde avec Anne Creissels, Daniella de Moura et Auréline Roy.