Bosch, Eulàlia (dir.), Años luz, cat. expo., Tabacalera Espacio Promoción del Arte, Madrid (18 septembre – 18 novembre 2012), Madrid, Ministerio de Educación, Cultura y Deporte, 2012
→García, Juan Manuel, Rom, Martí, Eugènia Balcells, Barcelona, Associació d’enginyers Industrials de Catalunya, 2002
→Gianetti, Claudia (dir.), Eugènia Balcells. Sincronías, cat. expo., Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía, Madrid (6 Juin – 7 août, 1995), Madrid, Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía, 1995
Artiste audiovisuelle espagnole.
Pionnière du cinéma expérimental et de l’art audiovisuel, Eugènia Balcells est diplômée en architecture technique de l’université de Barcelone en 1967 et poursuit sa formation artistique à l’université de l’Iowa, où elle obtient en 1971 un master ès arts. Depuis cette époque, elle habite entre Barcelone et New York. Son activité artistique débute au milieu des années 1960, dans le champ de l’art conceptuel. Ses premiers travaux traitent de thèmes en lien avec la société de consommation ou avec les effets des moyens de communication sur la culture de masse, sous l’influence de différents courants de critique sociale.
En 1977, E. Balcells réalise Re-prise, première œuvre d’une série de travaux ayant pour but de dénoncer l’image stéréotypée de la femme telle qu’elle apparaît dans la publicité, le cinéma ou la télévision. Fin (1978) se situe dans la même ligne, sous la forme d’un livre et d’une installation composée de cent vignettes finales extraites de romans-photos destinés principalement à un public féminin. Citons aussi le film Boy Meets Girl [Un garçon rencontre une fille, 1978], dans lequel l’écran est partagé en deux : les images de femmes, à gauche, et celles d’hommes, à droite, défilent comme sur une machine à sous de manière à former des couples aléatoires. Tandis que les femmes y apparaissent réifiées et anonymes, les hommes se voient reconnaître une individualité et la catégorie de sujet.
Fille et petite-fille d’architectes et d’inventeurs, E. Balcells entre dès son enfance en contact avec les mathématiques et le domaine visuel, et s’intéresse aux couleurs et aux figures géométriques parfaites. Dans des œuvres comme Fuga [Fuite, 1979], Indian Circle [Cercle indien, 1981] ou From the Center [À partir du centre, 1982], elle utilise le cercle comme concept formel et comme la description du mouvement de la caméra placée au centre de la composition. La précision géométrique est au fondement de sa vision de la réalité. Elle explore aussi les limites de la perception visuelle et interroge les possibilités de l’image électronique dans Color Fields [Champs de couleur, 1984] ou TV Weave [Trame TV, 1985].
En tránsito [En transit, 1993] et Sincronías [Synchronies, 1995] évoquent la confrontation de l’être humain avec sa propre existence ou les relations interpersonnelles, tandis que l’installation Traspasar límites [Franchir les limites, 1995] aborde la coexistence du monde rationnel et de l’irrationnel. L’œuvre d’E. Balcells est également marquée par l’importance de l’emploi d’objets du quotidien et par une réflexion sur les effets et les significations de la lumière. Signalons à cet égard l’installation Jardín de luz [Jardin de lumière, 2003], conçue pour la station de métro Ciutat Meridiana, à Barcelone, ou l’exposition Años luz [Années-lumière, 2012], à Madrid que l’on peut comprendre comme une ode à la complexité de la lumière et à sa faculté d’engendrer la vie sur son passage.
À l’activité artistique d’E. Balcells s’ajoutent des cours et des ateliers dans différents lieux de formation ou universités. Elle reçoit du ministère de la Culture la médaille d’or du Mérite artistique en 2009. En 2010, le Conseil national de la culture et des arts de Catalogne lui décerne le prix national d’Arts visuels de la généralité de Catalogne. Son œuvre a été exposée dans des manifestations, des galeries et des musées de rang international.
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring
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