Hasegawa, Haruko, Minami no Shojochi [Virgin soil of the south], Koua Nippon Sha, Tokyo, 1940
→Hasegawa, Haruko, Hokushi mōkyō sensen: E to Bun [The Battle Lines of Northern China and Inner Mongol: Drawings and Texts], Akatsuki shobō, Tokyo, 1939
→Hasegawa, Haruko, Manchiukū [Manchukuo], Mikasa Shobō, Tokyo, 1935
Exhibition of Fighting Teenage Soldiers, Tokyo Mitsukoshi Departmentstore, Tokyo, septembre 1943 (itinérance de Tokyo à Kobe, Osaka, Kyoto et autres villes japonaises)
→Hasegawa Haruko: Works, Marunouchi Teiseki Gallery, Tokyo, juin 1943
→The 6th Exhibition of the Society for National Painting, Tokyofu Art Museum, Tokyo, avril 1931
Artiste japonaise.
Au cours des années 1930 et 1940, la peintre Haruko Hasegawa se rend dans des zones de combat en Mandchourie, en Mongolie, en Chine du Sud et en Indochine française afin de retranscrire les « exploits » de l’armée japonaise dans ses écrits et ses tableaux hautement stylisés. Elle joue également un rôle actif dans la création de réseaux d’artistes femmes au Japon. Bien que son œuvre ait fait l’objet de six monographies avant la Seconde Guerre mondiale et qu’elle ait laissé à la postérité non seulement son travail pictural mais aussi de volumineux écrits, elle tombe rapidement dans l’oubli dans la société japonaise d’après-guerre.
H. Hasegawa naît en 1895 à Tokyo, cadette d’une fratrie de sept enfants nés d’un père avocat. Après avoir obtenu un diplôme du lycée de jeunes filles Futaba, elle étudie la peinture japonaise sous l’égide de Kiyokata Kaburaki (1878-1972) et la peinture à l’huile avec Ryuzaburo Umehara (1888-1986). Elle travaille en tant qu’illustratrice pour la revue Nyonin Geijutsu [Art féminin, 1928-1932] fondée par sa sœur, Shigure Hasegawa, et bénéficie d’une exposition individuelle en France après y avoir emménagé en 1929. Lors de son voyage de retour à bord du Transsibérien, elle traverse le continent asiatique et est marquée par la vue de l’État de Mandchourie, qui est sur le point d’être établi. L’année suivante, en 1932, avec l’appui de l’armée japonaise, H. Hasegawa se rend à Dalian, Hsinking, Mukden et Harbin, ainsi qu’en Mongolie-Intérieure et dans d’autres régions, afin de rendre compte visuellement et à l’écrit des tensions et des changements survenus en Chine du Nord-Est suite à l’occupation japonaise.
De retour au Japon, H. Hasegawa rejoint la Kokugakai (Société de peinture nationale), bénéficie d’une exposition individuelle et pratique son art sans relâche. Les années 1920 et 1930 marquent une popularisation croissante de l’art au Japon. Aussi s’associe-t-elle à d’autres artistes pour former des groupes de femmes peintres, notamment Nanasai Kai, qui permettent à ces dernières de se soutenir mutuellement face à l’inégalité et à la domination masculine, omniprésentes au sein du système éducatif et des politiques d’exposition.
Lorsque la guerre sino-japonaise éclate, en 1937, H. Hasegawa se rend immédiatement en Chine du Nord et en Mongolie, vêtue d’un pantalon et armée d’un pistolet, en tant qu’envoyée spéciale pour plusieurs journaux et magazines. Le compte rendu de son travail au front est publié dans Hokushi Moukyō sensen [Lignes de bataille en Chine du Nord et Mongolie-Intérieure, au front en Chine du Nord et Mongolie, 1939]. Au moment de la formation de l’Association des grands peintres de guerre japonais, en 1938, elle est la seule femme nommée comme membre fondatrice. Elle présente À l’aube sur le champ de bataille (1938) et d’autres peintures de guerre lors de la première exposition de l’association. Peu après, en 1939, elle est envoyée par le ministère de la Guerre en Chine du Sud, sur l’île de Hainan et en Indochine française, où elle peint La Terre vierge du Sud (1940). L’ensemble de ces expériences est publié sous la forme d’une série d’articles et présenté à l’occasion de plusieurs événements, notamment l’Exposition d’art de la guerre sainte et l’Exposition d’art militaire.
En 1943, à l’issue de la guerre du Pacifique, H. Hasegawa devient présidente de la Brigade publique des femmes artistes, qui est constituée d’une cinquantaine d’artistes femmes et dont l’objectif est d’encourager activement l’effort de guerre civil. Le ministère de la Guerre commande à ce groupe une œuvre d’envergure sur le thème des femmes, qui remplacent au travail les hommes partis à la guerre, Daitōwa sen kōkoku fujo kaidō no zu [Images de femmes japonaises travaillant ensemble au nom de la Grande Guerre d’Asie de l’Est, 1943].
Après la guerre, les artistes femmes membres du groupe fondent un nouveau collectif auquel H. Hasegawa ne participe pas. De son côté, elle illustre des romans-feuilletons et des rubriques de journaux, puis, au cours des dernières années de sa vie, se consacre à son œuvre majeure : les cinquante-quatre Rouleaux illustrés du dit du Genji.
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring
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