Blokland, Sara, et Asmara Pelupessy (dir.), « Unfixed: Photography and Postcolonial Perspectives » in Contemporary Art, Heijningen, Jap Sam Books, 2012
→Blokland, Sara, The Police Band of Suriname, Amsterdam, Van Zoetendaal Collections, 2010
→Blokland, Sara, Fam., Amsterdam, Van Zoetendaal Collections, 2001
Whose Is the World?, Museum de Fundatie, Zwolle, avril-août 2021
→Identities: Contemporary Caribbean Perspectives, Wereldmuseum, Rotterdam, janvier-avril 2020
→Butterflies don’t exist, Gallery LMAK Projects, New York, avril-juin 2012
Plasticienne, commissaire d’exposition et chercheuse indépendante en photographie néerlando-surinamaise.
L’œuvre de Sara Blokland propose à la fois une réflexion sur et un reflet de la complexité du rôle de la photographie dans sa relation aux héritages culturels coloniaux et postcoloniaux. Après avoir étudié la scénographie et la photographie à la Gerrit Rietveld Academie, puis les beaux-arts au Sandberg Instituut (MFA), S. Blokland poursuit sa formation à l’Université de Leide où elle obtient un master en études cinématographiques et photographiques avec un mémoire intitulé « Photography framing poverty ». Son travail se développe dans une interrogation permanente du médium et de la relation que celui-ci entretient avec la construction des récits sociaux, à travers des thèmes tels que l’identité, la représentation, la migration, les héritages coloniaux ou la séparation. Dès sa première série photographique, Fam (2001), cette double interrogation émerge. Elle est ensuite reprise dans Related: A Photographic Performance (2007) ou dans des installations multimédias telles que Reproduction of Family (2006-2017), qui illustre le poids des archives intimes et familiales dans l’écriture des trajectoires postcoloniales.
L’œuvre de S. Blokland privilégie très vite, à l’image, la recherche d’une narrativité. Il se couple, dès lors, d’une activité de curation et de recherche. Sa démarche s’étend ainsi d’un travail sur les archives familiales à l’élaboration d’un langage mémoriel réflexif interrogeant le continuum des narrations (post)coloniales au sein de l’espace culturel néerlandophone. À travers des œuvres comme Home (2004) ou A Grey Room of Gold (2022), S. Blokland s’attache à matérialiser l’enchevêtrement des temporalités coloniales et postcoloniales. Elle opère ainsi un dépassement de la photographie comme outil de documentation afin de mettre en exergue sa faculté de réinterprétation et de manipulation du monde observé. Dans l’exposition Identities: Contemporary Caribbean Perspectives (2020), dont elle est curatrice et artiste, elle interroge le rôle du musée comme producteur de culture dans un contexte postcolonial et la place des narrations caribéennes en son sein.
Les travaux de S. Blokland ont été exposés au Kumho Museum of Art (Séoul), à la galerie LMAK Projects (New York), au Stedelijk Museum (Amsterdam), au Museum voor Moderne Kunst (Arnhem) et au Gemeentemuseum Den Haag (La Haye).
Son œuvre est conservé dans plusieurs collections comme celles du Stedelijk Museum (Amsterdam), du Netherlands Photo Museum (Rotterdam), du Kunstmuseum Den Haag (La Haye) ou encore celles du Museum of Fine Arts (Houston).
Une notice réalisée dans le cadre du projet “Related” : Pays-Bas – Caraïbes (XIXe siècle – aujourd’hui)
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