Lander Maureen, « Te Ao Tawhito/Te Ao Hou. Entwined Threads of Tradition and Innovation », dans Awhina Tamarapa (dir.), Whatu Kakahu/Māori Cloaks, Wellington, Te Papa Press 2011
→Lander Maureen, Rito Maihi Toi Te , He Kete He Korero, Auckland, Reed Publishing, 2005
→Lander Maureen, Sullivan Robert, Wood B., Shade House, Whangarei, Whangarei Art Museum, 2004
Flat-Pack Whakapapa The Dowse Art Museum, Wellington, 2017
→The Delicate Balance of Wobbling Stars, Corban Estate Art Centre, Auckland, 2017
→An Ephemeral Practice Northart Gallery, Te Taumata series, Auckland Matariki Festival, 2011
Plasticienne maorie.
Maureen Lander (d’ascendance ngāpuhi, te hikutu et pākehā) est une représentante majeure du tissage traditionnel maori et une importante artiste d’installation en Aotearoa (nom maori de la Nouvelle-Zélande). Sa carrière exceptionnelle recouvre un ensemble varié de domaines : photographie, recherche universitaire, projets associatifs, tissage et installations. C’est en 1984 qu’elle apprend auprès de la grande maîtresse tisseuse Diggeress Te Kanawa (1920-2009) les techniques de récolte et de transformation du lin d’Aotearoa, le harakeke, utilisé dans la fabrication de capes et d’objets tissés. M. Lander se met à incorporer le muka, une fibre issue du harakeke, dans les œuvres qu’elle crée lors de ses études d’art à l’Elam School of Fine Arts de l’University of Auckland. Titulaire d’une licence de photographie en 1987, elle est également licenciée en études maories en 1989, à la suite de quoi elle poursuit ses recherches et devient maîtresse de conférences en culture maorie. Après une maîtrise d’art en 1993, en 2002 elle est la première Maorie à obtenir un doctorat en art dans une université néo-zélandaise.
M. Lander fait un usage éloquent des différentes parties du harakeke, ainsi que de plantes et de plumes endémiques ou de matériaux traditionnellement employés dans le tissage maori, tout en les associant aux canons de l’art occidental. L’installation This Is not a Kete (1994) est constituée d’un kete (sac tissé) posé sur un socle portant la mention « This is not a kete», autour duquel sont placés d’autres kete. L’œuvre, présentée à Art Now (1994) au Museum of New Zealand Te Papa Tongarewa à Wellington, fait référence au célèbre tableau de René Magritte (1898-1967) Ceci n’est pas une pipe (1928-1929) et remet en question les valeurs que défend un musée ethnographique où le contenu des collections est séparé des communautés dont il est issu.
Ses œuvres figurent dans d’importantes expositions en Aotearoa, notamment Pū Manawa (1993) et Kahu Ora (2012) au Te Papa Tongarewa, Korurangi (1995) et Pūrangiaho (2001) à l’Auckland Art Gallery Toi o Tāmaki, ainsi qu’à l’étranger : au Royaume-Uni sont organisés Mrs Cook’s Kete (2002-2003) au Pitt Rivers Museum à Oxford et Pasifika Styles (2006-2008) au Museum of Archaeology and Anthropology de Cambridge ; en Australie, Towards the Morning Sun(2013) au Campbelltown Arts Centre à Sydney. Flat-Pack Whakapapa (2017), qui aborde les thèmes de la parenté, de l’amitié et du patrimoine génétique, est présenté pour la première fois au Dowse Art Museum à Lower Hutt en 2017 et fera le tour du pays de 2018 à 2021.
En 2020, M. Lander mène à bien une commande de grande envergure pour la bibliothèque et maison de quartier Waitohi à Johnsonville, inaugurée en 2019. Cette installation murale, intitulée Whetūrangi, est un tissage en harakeke élaboré à l’aide des tisseurs et tisseuses locaux·ales de Wellington appartenant au groupe Te Roopu Raranga o Manaia. Elle travaille également avec le collectif Mata Aho, qu’elle a marrainé de nombreuses années, à une commande pour l’Auckland Art Gallery Toi o Tāmaki. Le fruit de cette collaboration, Atapō, sera une installation de 9 x 4 x 6 mètres qui représentera les déesses maories Hinetītama et Hinenuitepō. En 2019, M. Lander reçoit le prix Sir Kingi Ihaka, qui récompense sa contribution exceptionnelle à l’art maori. En 2020, elle devient membre de l’ordre du Mérite d’Aotearoa pour ses services rendus à l’art maori.
Publication réalisée en partenariat avec Contemporary HUM et le soutien de Creative New Zealand.
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