Ahlberg Yohe, Jill, Greeves, Teri (dir.), Hearts of Our People: Native Women Artists, cat. exp., Minneapolis Institute of Art, Minneapolis (2 juin – 18 août 2019) ; Frist Museum, Nashville (27 septembre 2019 – 12 janvier 2020) ; Renwick Gallery, Smithsonian American Art Museum, Washington, D.C. (21 février – 2 août 2020) ; Philbrook Museum of Art, Tulsa (7 octobre 2020 – 3 janvier 2021)
→Golar, Staci, « Teri Greeves: Kiowa Beadwork Artist », First American Art Magazine, no 29, hiver 2021, p. 54-59
→Thackara, Tessa, « The Hand of Native American Women, Visible At Last », The New York Times, 31 mai 2019
Storied Beads: The Art of Teri Greeves, O’Kane Gallery, University of Houston, Houston, 4-31 mars 2011
→Teri Greeves: Narratives in Beadwork, Fort Lewis College, Durango, 2004
→Beadwork by Teri Greeves, Museum of the Southwest, Midland, 2002
Artiste perlière autochtone kiowa.
Teri Greeves est une artiste perlière kiowa accomplie. Elle grandit dans la réserve indienne de Wind River, dans le Wyoming. Sa mère, Jeri Ah-be-hill, possède un comptoir spécialisé dans l’art et les textiles autochtones américains. À huit ans, T. Greeves apprend l’art du perlage auprès de sa grand-mère, de sa tante et de sa mère. Puisant à une longue tradition d’artisanat autochtone, elle s’attache ainsi à relater son expérience de femme kiowa du XXIe siècle à travers ses œuvres en perles. Elle utilise des matériaux traditionnels ou non et s’appuie sur l’histoire orale comme sur les réalités contemporaines des Kiowas pour créer des récits sur des peaux de daim, des baskets, des parapluies, des tipis miniatures et d’autres objets du quotidien.
Jeune adulte, T. Greeves étudie à l’Université de Californie à Santa Cruz, où elle décroche un bachelor en études américaines en 1995. Une de ses premières œuvres, Indian Parade Umbrella (1999), remporte le premier prix au marché indien de Santa Fe (Nouveau-Mexique) en 1999. L’objet évoque les défilés amérindiens et leur vitalité culturelle, que l’artiste a admirés enfant. Chaque section du parapluie raconte un récit singulier et les voir tous ensemble, remémorant l’expérience de la parade dans son intégralité. T. Greeves utilise encore la méthode du panneau narratif dans son œuvre 21st Century Traditional : Beaded Tipi (2010), qui représente un pow-wow – un rassemblement – d’Américain·e·s autochtones contemporain·e·s, vêtu·e·s de jeans, portant des lunettes de soleil et chantant dans des micros. L’œuvre porte une réflexion sur la responsabilité générationnelle dans la transmission des « intangibles » de la vie (spiritualité, culture, histoire, etc.) à travers les danses, les cérémonies et les rassemblements communautaires.
Les œuvres les plus connues de T. Greeves sont ses baskets montantes et ses escarpins perlés, qui subvertissent les attentes vis-à-vis des perlages amérindiens. Dans Spider Woman/Emerging Woman (2015), l’artiste rend hommage à sa mère, alors récemment décédée, brodant à l’aide de perles l’image de deux des femmes les plus importantes de la culture kiowa, la Femme Araignée et la première Mère humaine. Ces deux figures, dont l’histoire s’est transmise oralement, hantent les récits des origines kiowas et représentent la survie, la parenté et la parentalité. La Femme Araignée survécut au déluge et éleva les enfants de la première Mère humaine. Les Kiowas sont les seules personnes qui peuvent apprécier à leur juste valeur la portée cosmologique de ces personnages. Dans cette œuvre, T. Greeves réfléchit à l’importance donnée aux femmes dans la culture kiowa, à la vie de sa mère et au sens de la maternité. À travers ces réalisations, elle perpétue la tradition du perlage kiowa et l’adapte afin de dérouler des récits personnels et collectifs qui célèbrent la richesse et la survivance de sa culture.
Les œuvres de T. Greeves font partie du fonds permanent du British Museum, du Museum of Arts and Design de New York, du Brooklyn Museum et du National Museum of the American Indian de Washington, entre autres. Outre ses nombreuses expositions personnelles, elle a figuré dans beaucoup d’expositions collectives appréciées, comme Radical Stitch à l’Art Gallery of Hamilton en 2023.
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring
© Archives of Women Artists, Research and Exhibitions, 2023