Hedquist, Valerie, et Sue Hart, Fra Dana: American Impressionist in the Rockies, Missoula, Montana Museum of Art and Culture, 2011
Fra Dana: American Impressionist in the Rockies, Montana Museum of Art and Culture, Missoula, décembre 2011 – février 2012
→Fra Dana’s Art World: Studios of Wind and Grass, Montana Museum of Art and Culture, Missoula, mars 1983
Peintre états-unienne.
Fra Broadwell Dinwiddie Dana naît dans une famille aisée et grandit entourée de livres et d’œuvres d’art. En 1890, elle entre à la Cincinnati Art Academy, où elle produit des dessins au rendu soigneux et des études de perspective. Auprès de Frank Duveneck (1848-1919) et de Joseph Sharp (1859-1953), elle apprend aussi à peindre dans le style impressionniste – une touche lâche, immédiate, et des compositions baignées de lumière. Peu après la fin de sa formation, la jeune femme emménage avec sa famille à Pass Creek, dans le Wyoming. Elle fait la rencontre d’Edwin Lester Dana, qu’elle finit par épouser. Pendant les trente années suivantes, F. Dana partage son temps ainsi : l’été est dédié aux exigences de la gestion d’un élevage prospère dans le ranch de son mari, sur plus de 160 000 hectares ; le reste de l’année, à ses études d’art et à ses voyages à New York, où elle a un appartement, ainsi qu’à Paris, où elle possède un atelier.
Entre 1896 et 1900, l’artiste étudie avec William Merritt Chase (1849-1916), notamment lors d’une résidence d’été à Shinnecock Hills, sur Long Island, où le maître encourage ses élèves à peindre en plein air. Cet intérêt pour l’atmosphère et pour une application fugace de la peinture sont visibles dans les œuvres de la jeune artiste, qu’elle termine pour la plupart dans son atelier lumineux du ranch de Pass Creek.
Les quarante tableaux qui sont attribués à F. Dana sont majoritairement signés mais rarement datés. Ils représentent l’univers ordinaire de son environnement quotidien. Sa famille et ses amis apparaissent dans des œuvres intimes et ses possessions les plus chères sont dépeintes dans des natures mortes. Ses portraits représentent des modèles attendus, comme sa sœur Edna et ses voisin·es, mais elle crée aussi des images saisissantes de travailleurs du ranch et d’hommes crows, comme Ah Lach Chee A Koos (sans date). La plupart de ses tableaux sont cependant des natures mortes. Ces représentations de fruits mûrs et de poissons, de vaisselle en terre ou en métal ainsi que de céramiques asiatiques révèlent son talent à rendre les textures des différents matériaux et les subtiles variations de la lumière et de l’ombre. Ses natures mortes florales témoignent de sa compréhension sensible de la couleur, avec une touche délicatement appliquée, comme dans Peonies in Green Vase (sans date).
Bien qu’elle soit entourée par les impressionnantes vues de l’Ouest américain, F. Dana ne produit que trois paysages. Et malgré l’amitié entretenue tout au long de sa vie avec le peintre moderniste Alfred Maurer (1868-1932), elle ignore les mouvements artistiques du début du XXe siècle tels que le cubisme et le fauvisme.
À la fin de sa vie, F. Dana élit domicile dans un confortable appartement de Great Falls, dans le Montana, entourée d’œuvres d’art qu’elle a créées et collectionnées tout au long d’une vie passée à relier les contrées rurales du Wyoming à l’agitation métropolitaine de l’Europe. Elle quitte rarement ce sanctuaire privé, mais, en novembre 1947, une exposition de ses peintures à l’University of Montana l’introduit auprès d’un public favorable. Cette reconnaissance est suivie du legs de ses propres tableaux ainsi que de ceux de Sharp, Chase et Maurer à l’université. Au cours des décennies suivantes, des toiles de F. Dana sont présentées dans des expositions régionales mettant en lumière les artistes de l’Ouest américain, ce qui contribue à accroître sa popularité. Enfin, en 2011, une importante exposition de son œuvre au Montana Museum of Art and Culture, à Missoula, révèle l’étendue de son talent, tandis qu’une biographie de l’artiste retrace la diversité de ses expériences de vie.