Swastika, Alia, « New Order Policies on Art/Culture and Their impact on Women’s Roles in Visual Arts, 1970s-90s », in Living Art: Indonesian Artists Engage Politics, Society and History, Canberra, ANU Press, 2023, p. 249-272
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Swastika, Alia, Membaca Praktik Negosiasi Seniman Perempuan dan Politik Gender Orde Baru [Reading Women Artists’ Negotiation Practices and Gender Politics of the New Order], Yogyakarta, Tan Kinira Books, 2019, p. 98-106
→Ichsan, Nurdian, « Amorf-scape: Bandung modern ceramic art », Ceramics Art and Perception, no 111, 2019, p. 130-137
Pameran Retrospeksi Hildawati Soemantri untuk Seni Rupa Modern Indonesia [Retropsective de Hildawati Soemantri pour l’art moderne indonésien], Cemara Gallery, Jakarta, 2002
→Hildawati Soemantri, Maltwood Art Museum and Gallery at the University of Victoria, Victoria, 1998
→The Face of Life, Taman Ismail Marzuki, Jakarta, 1976
Céramiste, chercheuse et enseignante indonésienne.
Durant son enfance, Hildawati Soemantri passe quelques années à Amsterdam, car son père, comptable, est muté dans cette ville. En 1964, elle commence à étudier la céramique à l’Institut Teknologi Bandung (ITB – Institut technologique de Bandung), un an après l’ouverture de ce programme. Les premières œuvres de H. Soemantri sont influencées par les enseignants Eddy Kartasubarna et Angkama Setijadi, deux peintres qui ont appris l’art de la céramique aux États-Unis, ainsi que par Rita Widagdo (née en 1938), qui introduit les idées de l’école du Bauhaus à l’ITB.
H. Soemantri finit ses études à l’ITB en 1971. Deux ans plus tard, elle reçoit une bourse Fullbright d’un an et commence un master en beaux-arts au Pratt Institute, à New York. Une fois diplômée, elle fréquente différents ateliers de céramique, notamment au Japon, pour développer sa pratique. À son retour à Jakarta, elle commence à enseigner la céramique, ce qui devient l’engagement de toute une vie, et met en place, à l’Institut Kesenian Jakarta (IKJ – Institut des beaux-arts de Jakarta), un atelier de céramique qui ouvre en 1984. Elle consacre son énergie et son savoir non seulement à l’enseignement et à la pratique de la céramique, mais aussi à sa carrière de chercheuse.
De 1992 à 1995, H. Soemantri écrit une thèse de doctorat à Cornell University, à New York, et devient la première femme indonésienne docteure en histoire de l’art. Sa recherche se focalise sur les artefacts en terre cuite des sites de Majapahit situés dans différentes régions d’Indonésie. Sa connaissance du patrimoine en terre cuite affecte sa compréhension et son enseignement de la céramique. Elle intègre la philosophie et la spiritualité de la technique traditionnelle de la terre cuite de l’époque de Majapahit dans sa propre pratique artistique, grâce à laquelle elle observe comment les objets quotidiens entrent en dialogue avec la matérialité de l’argile.
Lors de sa première exposition individuelle, The Face of Life (1976), elle présente intentionnellement ses créations sans titres, afin que les visiteurs puissent faire de ses artefacts une expérience purement émotionnelle et dénuée de préjugés. Elle expose une installation faite d’objets abstraits de couleur ivoire et de douze bols brisés pour aborder le thème de la fragilité et de la discontinuité de la vie. Avec cette exposition fondatrice, H. Soemantri acquiert le statut de pionnière de la céramique contemporaine en Indonésie, ouvrant la voie à une nouvelle génération d’artistes céramistes abstraits et conceptuels. L’inspiration de sa série Gunungan [Montagne cosmique, 1998], qui évoque des montagnes minimalistes composées de différentes céramiques plates dans des teintes sombres, vient de sa fascination pour les montagnes situées à proximité de l’University of Victoria, au Canada, où elle enseigne dans les années 1990. Les montagnes ont aussi pour elle une importance symbolique, car dans la croyance javanaise, elles abritent les divinités et les ancêtres. La série Gunungan est caractéristique de la deuxième phase créatrice de H. Soemantri, dans laquelle elle mêle étroitement symbolisme spirituel et traitement très maîtrisé de la composition, de la forme, de l’arrangement, de la couleur, des fragments et des craquelures, faisant preuve d’une plus grande complexité et d’un plus grand sens de la narration que dans ses pièces des débuts.
La Galeri Nasional Indonesia de Jakarta conserve certaines de ses œuvres, tandis que d’autres, comme Untitled (1978), ont été répliquées par Purnomo Clay (né en 1982) pour la Biennale Jogja Equator en 2019.
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring