Juan Travnik, Annemarie Heinrich : un cuerpo, una luz, un reflejon, Buenos Aires, Larivière, 2004
→Giraudo Victoria & Pérez Rubio Agustín (dir.), Annemarie Heinrich : intenciones secretas : génesis de la liberación femenina en sus fotografías vintage [Secret intentions : genesis of women’s liberation in her vintage photographs] cat. expo., Fundación Museo de Arte Latinoamerico de Buenos Aires (20 mars – 6 juillet 2015), Buenos Aires, Fundación Eduardo F. Constantini, 2015
Annemarie Heinrich, Secret Intentions, Fundación Museo de Arte Latinoamerico de Buenos Aires, 20 mars – 6 juillet 2015
Photographe argentine.
En 1926, Annemarie Heinrich émigre en Argentine avec sa famille, dans la province de Entre Rios ; elle y découvre la photographie auprès de son oncle. Elle parfait son apprentissage chez l’Autrichienne Melitta Lang à Belgrano (Buenos Aires) puis dans le studio ouvert dans la capitale argentine en 1930 par Sivul Wilenski, photographe polonais de la haute société, connu pour ses portraits retouchés et stylisés, proches de l’imagerie de Hollywood, dont elle devient l’assistante. À partir de 1933, elle collabore aux magazines Mundo Social, Novela Semanal et Sintonia, qui lui commandent des photographies d’artistes internationaux de passage au théâtre Colón, ce qui la rapproche du spectacle vivant, en particulier du théâtre et de la danse. En 1938 se tient sa première exposition personnelle au Chili. À partir des années 1940, elle devient l’une des figures majeures de la photographie en Argentine. Initiatrice de la photographie de spectacle, elle défend des portraits éloignés du flou souvent suave des pictorialistes argentins et travaille sous l’influence du théâtre et du cinéma. Elle use alors d’angles de caméra dramatiques, dont des contre-plongées en référence à la position du spectateur devant l’estrade théâtrale, et de lumières de studio produisant un halo lumineux autour des visages. Ce soin accordé à l’éclairage et les retouches de ses épreuves caractérisent son style.
Sa reconnaissance internationale est marquée par l’exposition de ses travaux en 1954 lors de la Photokina, la foire internationale de photographie de Cologne, et, en 1956, par la réalisation du dossier de presse de l’American Ballet Theater, basé sur des images prises lors du voyage de la compagnie en Argentine. Professeure de nombreux photographes, elle travaille avec Sara Facio comme assistante en 1957 ; Alicia d’Amico et ses propres enfants, Alicia et Ricardo Sanguinetti, perpétuent aujourd’hui son studio. Son premier livre, Ballet in Argentina, est publié en 1962. Dès 1975, désireuse d’agir pour une reconnaissance de la photographie, elle intègre la commission nationale de la culture d’Argentine et, en 1978, devient membre fondateur du Conseil latino-américain de photographie. En 1979, elle participe à la naissance du Conseil argentin de la photographie.