Bartels Kathleen S. (dir.), Bharti Kher Matter, cat. expo., Vancouver, Vancouver Art Gallery, (9 juillet – 10 octobre 2016), Vancouver, Vancouver Art Gallery / Black Dog Publishing, 2016
→Rosenthal Stephanie, This Breathing House: Bharti Kher, Londres, Hauser & Wirth Publishers, 2016
Bharti Kher Matter, Vancouver, Vancouver Art Gallery, 9 juillet – 10 octobre 2016
Sculptrice, peintre et photographe indienne.
Diplômée en 1991 de l’École polytechnique de Newcastle, Bharti Kher voyage en Inde et s’installe à New Dehli en 1993. Entre tradition et modernité, entre écologie et technologie, ses œuvres s’articulent autour des questions d’identité et de culture. Elle est avant tout connue pour son usage du bindi, devenu sa signature et son motif de prédilection depuis sa découverte, en 1995, de bindis en forme de spermatozoïde. Symbole culturel traditionnel de la femme indienne, à la fois religieux, social et conjugal, il représente le troisième œil reliant le monde spirituel et matériel. Cependant, son usage est de plus en plus lié à l’esthétique. B. Kher les emploie pour ses « peintures », des compositions abstraites et colorées sur panneaux, et à profusion pour ses sculptures en fibre de verre, qui représentent parfois des personnages hybrides, entre animal et être humain, des créatures magiques, comme, par exemple, son aspirateur à tête d’animal, Hungry Dogs Eat Dirty Pudding (« Ventre affamé n’a pas d’oreilles », 2004). Au travers de ses personnages, elle compose une mythologie s’inspirant parfois de légendes existantes.
Pour An Absence of Assignable Cause (2007), elle crée un cœur de baleine en grandeur nature et fibre de verre, qu’elle recouvre de milliers de bindis ; tel un monstre sorti d’un conte, son cœur gît sur le sol. Son travail est souvent une allégorie de la violence et de la mort. Artiste engagée, B. Kher conçoit aussi des œuvres telles que The Girl With the Hairy Lip Said No (« La fille aux lèvres moustachues dit non », 2004), qui évoque d’une part les rituels des mariages arrangés et la condition féminine en Inde, et d’autre part, la tradition du thé en Angleterre. Invitée pour l’exposition Paris-Delhi-Bombay du Centre Georges-Pompidou en 2011, elle y présente Reveal the Secrets That You Seek (« Révèle les secrets que tu cherches »), une œuvre dédiée à la conscience de soi et au passage du temps. Elle fait partie de cette nouvelle génération d’artistes indiens, succédant à Anish Kapoor, qui accèdent à une notoriété internationale.