Delilah W. Pierce, Floyd W. Coleman et Jerry L. Langley, Delilah W. Pierce : Natural Perspective, Adelphi, Arts Program – University of Maryland University College, 2015.
→Robert Henkes, The Art of Black American Women : Works of Twenty-Four Artists of the Twentieth Century, Jefferson, McFarland, 1993.
→Thurlow E. Tibbs, Six Washington Masters : Richard Dempsey, Lois Jones, Delilah Pierce, James Porter, Alma Thomas, James Wells, Washington, Evans-Tibbs Collection, vers 1983.
Delilah Pierce : Natural Perspective, University of Maryland Global Campus (anciennement University of Maryland University College), Adelphi (Maryland), 27 septembre 2015-3 janvier 2016.
→A Retrospective of 44 Years, University of the District of Columbia, Washington, 1983.
→Twenty Years of Painting, Margaret P. Dickey Gallery of Art, Washington, 18 mai-13 juin 1969
Peintre états-unienne.
Delilah Williams Pierce est une participante active de la communauté artistique établie à Washington D.C. au XXème siècle. Comme c’est souvent le cas pour les artistes noires de sa génération, elle partage son temps entre l’enseignement et la peinture. Elle étudie au sein des institutions noires de la capitale états-unienne, Dunbar High School, Miner Normal School et Howard University. Diplômée de cette dernière en 1931, elle y revient plus tard comme Visiting Professor (1968-1969). Elle obtient également un Master of Arts du Columbia University Teachers College de New York en 1939. Jusqu’aux années 1970, D. Pierce est enseignante d’arts plastiques dans des écoles publiques et au D.C. Teachers College de Washington. Les décennies qu’elle passe à enseigner l’art ainsi que les efforts qu’elle déploie pour soutenir ses étudiant·e·s et sa communauté font d’elle une figure importante de la scène artistique et lui valent plusieurs récompenses de son vivant, dont le Women’s Caucus for Art of Greater Washington en 1991.
D. W. Pierce est connue pour ses fascinants paysages et marines qui explorent les complexités et la beauté de la nature, comme on peut le voir dans DC Waterfront, Maine Avenue (1957), œuvre conservée au Smithsonian American Art Museum, ou dans Gay Head Cliffs, Martha’s Vineyard (vers 1970), à la Howard University Gallery of Art. Son œuvre est nourrie de différents styles, notamment en expérimentant les effets de la lumière, les formes géométriques et les combinaisons de couleurs. Son art s’étend des vues de Martha’s Vineyard, île de la côte est des États-Unis où elle passe régulièrement ses étés, avec Oak Bluffs, Massachusetts (1940), au portrait spirituel, avec Hope (1952), et à une intrigante série de motifs abstraits réalisés dans les années 1980, Nebulae. Fortement influencée par Loïs Mailou Jones (1905-1998), dont elle a suivi l’enseignement à la Howard University, D. Pierce est membre du Little Paris Studio Group, salon alternatif fondé par L. M. Jones avec l’artiste française Céline Marie Tabary (1908-1993) ; elle commence à y exposer ses tableaux vers 1950. À partir des années 1950, elle présente aussi régulièrement ses œuvres aux Atlanta University Art Annuals, à la Barnett-Aden Gallery et à la Margaret Dickey Gallery.
En 1962, l’engagement de D. Pierce pour la justice sociale et l’égalité des genres est soutenu par une bourse Agnes Meyer qui lui permet de voyager et d’étudier en Afrique, en Europe et au Moyen-Orient. Ces voyages inspirent sa pratique artistique, comme en témoigne la peinture figurative Sudanese Tradermen, No. II (1964), de sa série sur l’Afrique, qui reprend des thèmes liés à la diaspora. Sur la scène internationale, ses œuvres sont exposées en Afrique dans les années 1970 et 1980. En 1983, elle fait partie d’une importante exposition organisée par Thurlow Evans Tibbs Junior, collectionneur et intellectuel washingtonien : Richard Dempsey, Lois Jones, Delilah Pierce, James Porter, Alma Thomas, James Wells : Six Washington Masters. D. Pierce s’illustre aussi dans le domaine des arts plastiques, en 1989, par son rôle de co-curatrice d’une exposition collective d’art africain-américain, Inspiration : 1961-1989, au Smithsonian Anacostia Museum, où est présenté son paysage en triptyque Nature’s Symphony (1980-1981). En 2015-2016, l’exposition Delilah Pierce : Natural Perspective lui est dédiée à l’University of Maryland Global Campus. Elle met en lumière sa carrière et suscite une attention renouvelée pour cette artiste, enseignante, activiste et commissaire d’exposition qui n’avait pas jusqu’alors joui du même niveau de renommée et de visibilité dans le monde de l’art que ses contemporaines locales et amies de toute une vie, Alma Woodsey Thomas (1891-1978) et L. M. Jones.
Une notice réalisée dans le cadre du programme « The Origin of Others. Réécrire l’histoire de l’art des Amériques, du XIXe siècle à nos jours » en partenariat avec le Clark Art Institute.
© Archives of Women Artists, Research and Exhibitions, 2024