« Emmanuelle Lainé, entretien avec Marie Brines », Marges, revue d’art contemporain, n° 37, 2023, pp.114-124.
→Claude Closky, X, cat. d’expo., Frac des Pays de la Loire, Carquefou [15 novembre 2021 – 2 janvier 2022], Fonds régional d’art contemporain (Pays de la Loire), 2021
Emmanuelle Lainé : Les corps transparents, Bétonsalon Centre d’art et de recherche, Paris, 8 mars – 1 juillet 2017
→Scroll infini : Neil Beloufa, Julien Creuzet, Céline Duval, Éléonore False, Emmanuelle Lainé, La Galerie Centre d’Art Contemporain, Noisy-le-Sec, 24 janvier – 28 mars 2015
Artiste française.
Emmanuelle Lainé investit les lieux d’exposition avec des environnements immersifs. Par ses photographies grandeur nature, ses installations et jeux d’anamorphoses, les espaces s’en trouvent distordus, décuplés ou stratifiés. Dès lors, le lieu devient labyrinthique : les points de vue se multiplient tandis que de nouveaux parcours s’ouvrent. Comme si l’on entrait dans une autre dimension, il est difficile de s’y repérer, tantôt à cause du brouhaha visuel, de la symétrie délirante ou de l’insertion d’objets démesurés. Ces compositions in-situ, véritables trompe-l’œil à grande échelle, jouent avec les caractéristiques du lieu pour révéler l’envers du décor. Ici, les revers cachés du lieu d’accueil, poussés à leur paroxysme, présentent les travers inquiétants d’un contexte socio-économique en berne, à rebours d’une époque faste désormais révolue. En effet, E. Lainé restitue une vision dystopique de ces environnements de travail, qu’il s’agisse de biennales ou de foires d’art contemporain, d’ateliers d’artistes ou de musées. Tous ces espaces semblent avoir été fraîchement désertés par leurs occupant·e·s, les travailleurs et travailleuses de l’art, les publics ou les artistes. Les lieux occupés témoignent aussi d’une histoire locale dont E. Lainé tient toujours compte, comme ces régions entières en voie de désindustrialisation, ces institutions muséales au lendemain d’un âge d’or moderniste, ces nouveaux quartiers de villes, à peine sortis de terre et déjà paupérisés.
Une notice réalisée dans le cadre du programme +1.