Godmer Gilles (dir.), Geneviève Cadieux, cat. expo., musée d’Art contemporain, Montréal (31 mars – 30 mai 1993), Montréal, Musée d’Art contemporain de Montréal, 1993
Geneviève Cadieux, musée départemental de Rochechouart, 1992
→Geneviève Cadieux, musée d’Art contemporain, Montréal, 31 mars – 30 mai 1993
Artiste multimédia canadienne.
Après avoir suivi des études d’arts visuels à l’université d’Ottawa, Geneviève Cadieux expose et enseigne au Canada, puis aux Écoles nationales supérieures des beaux-arts de Paris et Grenoble. En 1990, elle conçoit La Fêlure, au chœur des corps pour le pavillon canadien de la Biennale de Venise, œuvre qui semble assez représentative de son travail, de par son grand format ainsi qu’une iconographie du corps portant sur la notion de blessure. L’autre thème central dans sa démarche est l’idée d’empreinte. À l’image du corps humain qui s’imprime sur la pellicule, la cicatrice, la plaie, les stigmates s’impriment sur la peau. De même, le grain du papier peut renvoyer au grain de la peau. Dans ses installations, tous les sens du spectateur sont en éveil, puisque ce sont des espaces à expérimenter aussi bien d’un point de vue visuel que sonore, voire tactile. Ses travaux intègrent de nombreux médias : la photographie, le cinéma, les diapositives, la sculpture ou la simple juxtaposition d’images et de textes. Le son joue également un rôle important et certaines de ses œuvres reposent sur l’écoute (Broken Memory, 1995). Elle souhaite ainsi montrer au spectateur le potentiel sonore d’une image photographique.
Par ailleurs, elle crée une tension entre le public et le privé, en montrant son entourage de manière très intime. Portrait de famille (1991) est une installation composée de trois portraits doubles-faces de ses parents et de sa sœur : tandis que le recto offre au regard un simple portrait, un détail de l’intimité du modèle est affiché au verso. Le spectateur déambule entre ces œuvres aux dimensions extraordinaires pour scruter les visages et en déchiffrer les imperfections. Ainsi, le travail de G. Cadieux semble jouer de la contradiction entre ce qui peut être montré et ce qui doit être caché.