Louise Lawler: Projects, cat. expo., MoMA, New York (19 septembre – 10 novembre 1987), New York, The Museum of Modern Art, 1987
→What Is the Same?, cat. expo., Saint-Étienne, Maison de la culture et de la communication, 1986
Louise Lawler, Kunstmuseum, Bâle, 2004
→Louise Lawler: Adjusted, Ludwig Museum, Cologne, 11 octobre 20136 – 26 janvier 2014
→Louise Lawler: WHY PICTURES NOW, MoMA, New York, 30 avril – 30 juillet 2017
Photographe états-unienne.
Depuis la fin des années 1970, Louise Lawler explore la relation entre l’œuvre d’art et son lieu d’exposition. Sa démarche conceptuelle postmoderne se rattache au simulationnisme, mouvement artistique américain né dans les années 1980, dont elle est l’une des figures majeures, aux côtés, entre autres, de Jeff Koons et Barbara Kruger (née en 1945). Sa démarche consiste à photographier des œuvres d’art majeures dans leur environnement : musées, collections particulières, galeries, expositions, salles des ventes, réserves. L. Lawler s’intéresse avant tout aux conditions et aux procédures d’exposition, de mise en vente et de circulation des œuvres. Cette réflexion sur leur localisation et leur statut se concrétise par des photographies, essentiellement en couleurs et de grand format, présentant des œuvres d’art fragmentées, cohabitant les unes avec les autres, irrémédiablement attachées à leur cadre originel. Désacralisées par l’effet de morcellement et leur proximité avec d’autres chefs-d’œuvre, celles-ci n’en demeurent pas moins systématiquement identifiables.
Par ses cadrages subtils, L. Lawler met en exergue l’interaction entre diverses icônes : une danseuse sculptée de Degas dialogue avec l’épouse de Monet, vêtue en Japonaise dans les salles du musée d’Orsay. Son travail éminemment critique s’appuie sur une analyse des valeurs financières, sociales et symboliques attribuées aux œuvres, qui apparaissent ainsi comme de simples objets de consommation, des motifs, ou encore des images issues de la presse. L’artiste pointe également la façon dont l’art nous est montré : du white cube muséal à l’espace plus mercantile d’une galerie. En 2010, dans son exposition Later, elle présente une série de photographies de la collection d’Yves Saint Laurent et Pierre Bergé, mise en vente par Christie’s à la mort du couturier ; pris dans l’appartement du couple en 2008, ces clichés reflètent son environnement personnel, subtil et gracieux. À travers ses « arrangements » photographiques, elle biaise le regard du public sur les œuvres, et le déplace vers des compositions plus complexes, riches de nouveaux sens.