Hagedorn, Olivia M., « Chicago’s Renaissance Woman: The Life, Activism, and Diasporic Cultural Feminism of Dr. Margaret Taylor Goss Burroughs », African and Black Diaspora, vol. 13, no 3, 2020, p. 296-313
→Cain, Mary Ann, South Side Venus: The Legacy of Margaret Burroughs, Evanston, Northwestern University Press, 2018
The Harlem Renaissance and Transatlantic Modernism, The Metropolitan Museum of Art, New York, États-Unis, février – juillet 2024
→South Side Stories: The Art and Influence of Dr. Margaret T. Burroughs, 1960-1980, The DuSable Black History Museum and Education Center, Chicago, États-Unis, exposition permanente
→Margaret Burroughs: Faces of My People, Fort Wayne Museum of Art (FWMoA), Fort Wayne, États-Unis, décembre 2019 – février 2020
Peintre, graveuse, autrice et militante africaine-américaine.
Margaret Taylor est une plasticienne, poétesse, autrice pour enfants, enseignante et militante culturelle afro-américaine, principalement révérée pour avoir consacré sa vie entière à la transmission des histoires et cultures africaines-américaines aux États-Unis. Née en Louisiane, elle déménage dès l’enfance à Chicago, ville où elle demeure toute sa vie. Elle est diplômée de l’Art Institute of Chicago, où elle obtient un Bachelor of Fine Arts en 1944, puis un Master of Fine Arts en 1948. Peu après la fin de ses études, elle commence à enseigner les arts et les sciences humaines auprès de publics défavorisés, notamment dans des établissements d’enseignement secondaire et supérieur ainsi que dans des prisons. Profondément politisée, elle rejoint la section jeunesse de la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP) de Chicago, participe à des campagnes contre les lynchages, et écrit des articles pour l’Associated Negro Press ainsi que pour le journal Chicago Defender.
En 1961, aux côtés de son second mari, le poète Charles Gordon Burroughs (1919-1994), M. Taylor Goss Burroughs fonde un petit musée dans la maison qu’ils viennent d’acquérir. D’abord baptisé Ebony Museum of Negro History and Art, il devient en 1968 le DuSable Museum of African American History. Aujourd’hui connu sous le nom de DuSable Black History Museum and Education Center, il figure parmi les plus anciens musées des États-Unis consacrés à la préservation et à l’étude de l’histoire, de la culture et de l’art africains-américains. Les proches de M. Taylor Goss Burroughs ont joué un rôle déterminant dans le développement du musée, ainsi que les membres de l’Arts Craft Guild – un collectif d’artistes noir·es du South Side de Chicago, auquel appartenait son premier mari, l’artiste Bernard Goss (1913-1966).
Sa pratique artistique s’étend à la gravure sur bois, à la peinture et à la sculpture – des médiums qu’elle utilise souvent à des fins pédagogiques, en distribuant notamment des reproductions de ses œuvres aux enfants. Son travail a pour thèmes centraux la famille, la communauté et l’expérience noire aux États-Unis, et met régulièrement en scène des figures historiques majeures telles que Sojourner Truth, Harriet Tubman et Crispus Attucks. Son réseau artistique comprend d’importantes personnalités de la culture africaine-américaine, comme le poète Langston Hughes (1901-1967), la sculptrice Augusta Savage (1892-1962) et le peintre Eldzier Cortor (1916-2015).
M. Taylor Goss Burroughs a contribué à la littérature états-unienne avec des livres et des nouvelles pour enfants, dont Jasper the Drummin’ Boy (1947), Did you feed my Cow? Rhymes and Games from City Streets and Country Lanes (1955) et Whip Me Whop Me Pudding and Other Stories of Riley Rabbit and His Fabulous Friends (1966). Elle est aussi l’autrice de deux recueils de poésie, What Shall I Tell My Children Who Are Black? (1968) et Africa, My Africa (1970), ainsi que de l’anthologie Anthology for Malcolm: Poems on the Life and Death of Malcolm X (1967).
En 1975, M. Taylor Goss Burroughs a reçu le President’s Humanitarian Award des mains du président Gerald Ford, puis en 1980, elle a été nommée par le président Jimmy Carter à la Commission nationale sur l’histoire et la culture africaines-américaines. À son décès en 2010, le président Barack Obama a salué son héritage, rendant hommage à ses contributions remarquables à la culture américaine en tant qu’artiste, enseignante et mentore respectée. Ses œuvres font partie des collections de plusieurs grands musées aux États-Unis, dont la National Gallery of Art et l’Art Institute of Chicago.