Yariv, Amon, Michal Na’aman: A Smile, A Cat, A Cut, cat. exp., Gordon Gallery, Tel Aviv (29 juillet – 28 août 2010), Tel Aviv, Gordon Gallery, 2010
→Ginton, Ellen, Michal Naaman: Legion, cat. exp., musée d’Art de Tel Aviv, Tel Aviv (16 février – 17 avril 1999), Tel Aviv, Tel Aviv Museum of Art, 1999
→Breitberg-Semel, Sara (dir.), Michal Naaman 1975–1983, cat. exp., musée d’Art de Tel Aviv, Tel Aviv (février-avril 1983), Tel Aviv, Tel Aviv Museum of Art, 1983
Legion, musée d’Art de Tel Aviv, Tel Aviv, 16 février – 17 avril 1999
→Michal Na’aman 1975–1983, musée d’Art de Tel Aviv, Tel Aviv, février-avril 1983
→40e Biennale de Venise, pavillon d’Israël, 13 juin – 12 septembre 1982
Peintre conceptuelle israélienne.
Michal Na’aman étudie à l’école d’art de Ramat Hasharon et obtient un Bachelor of Arts en littérature comparée et en histoire de l’art de l’université de Tel Aviv en 1974. Inspirée par l’artiste Raffi Lavie (1937-2007), elle rejoint son influent réseau. À partir de 1977, elle enseigne à l’école d’art de HaMidrasha.
Dans les années 1970, l’art de M. Na’aman explore des sujets féministes, critique les traditions juives et remet en question les idées reçues. Elle présente pour la première fois ses œuvres au public à l’occasion d’une exposition collective à la galerie 201 de Tel Aviv, en 1972. Elle participe à l’exposition Five Young Artists en 1974 à la Kibbutz Art Gallery de Tel Aviv, aux côtés de Tamar Getter (née en 1953), David Ginton (né en 1947), Nahum Tevet (né en 1946) et Efrat Natan (née en 1947). Cette exposition présente notamment la photo-documentation Daughter of Israel (1974), qui inclut un texte dérivé des énoncés juifs ultra-orthodoxes au sujet de la pudeur. Le texte est inscrit sur un morceau de papier fixé autour de son bras, à la manière d’une attelle.
L’œuvre The Eyes of the Nation (1974), de M. Na’aman, revêt une grande importance culturelle en Israël. L’installation comporte un panneau sur lequel est écrit à la main, en hébreu, « les yeux de la nation ». Elle est présentée pendant trois jours sur le rivage de Tel Aviv. La phrase provient d’une citation d’un entretien télévisé avec un soldat se remémorant la guerre du Kippour de 1973. Il y explique qu’avant l’intense bataille du mont Hermon, on leur avait dit que le mont représentait « les yeux de la nation ». Par ce geste satirique, M. Na’aman, plaçant ces panneaux de carton face à la mer Méditerranée, interroge la notion de sacrifice au lendemain des pertes humaines tragiques de la guerre. L’œuvre est largement saluée et son titre est repris dans celui d’une exposition de 1998, Perspectives on Israeli Art of the Seventies: The Eyes of the Nation, Visual Art in a Country Without Boundaries, présentée au musée d’Art de Tel Aviv.
De 1978 à 1980, M. Na’aman étudie à la School of Visual Arts de New York. Elle y redécouvre des techniques picturales et intègre à son travail la figure du canard-lapin. D’abord utilisée par le psychologue Joseph Jastrow puis rendue célèbre par les Investigations philosophiques (1953) de Ludwig Wittgenstein, la figure devient un motif récurrent dans les œuvres que crée ensuite M. Na’aman. Elle réalise celles-ci à partir de bandes découpées dans des journaux et disposées dans une forme rappelant une croix, où elle place le canard-lapin à côté d’un texte en anglais portant sur des questions d’identité.
En 1986, le travail de M. Na’aman est présenté dans The Want of Matter: A Quality in Israeli Art, exposition monumentale du musée d’Art de Tel Aviv. Dans les années 1990, elle crée une série remarquable de tableaux à partir de toiles peintes à l’huile et de ruban de masquage. Celui-ci forme des structures géométriques abstraites qui rappellent des techniques de tissage tout en symbolisant la mue et différentes strates, représentant ainsi le passage du temps.
M. Na’aman a reçu des bourses et des prix prestigieux, comme le prix Sandberg (2002), le prix Eva-Pundik pour l’art israélien (2008) et le prix d’Israël pour les arts visuels (2014). Elle représente Israël à la XLe Biennale de Venise en 1982, aux côtés de T. Getter. Ses œuvres font partie de collections importantes, dont celles du musée d’Art de Tel Aviv et du musée d’Israël, à Jérusalem.
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