Adam Loenstein, « South African Bead Art Focus of New Funk Center Show », Florida Tech News, 28 janvier 2020
→Cate McQuaid, « Meaning, memories are stiched into South African beadworks », Boston Globe, 15 mai 2019
→Denise M. Watson, « Ubuhe women found hope through their art. Now their work is coming to the Chrysler Museum of Art », Pilot [en ligne], 25 novembre 2018
Ubuhle Women: Beadwork and the Art of Independence, Musée Hansen, Logan, Kansas, 29 octobre 2021 – 23 janvier 2022
→Ubuhle Women: Beadwork and the Art of Independence, Smithsonian Anacostia Community Museum, Washington, DC, 17 août – 10 novembre 2019
Perleuse sud-africaine.
Ntombephi Ntobela, aussi appelée Induna en signe de respect pour son influence, reçoit une éducation traditionnelle et passe sa jeunesse dans un environnement rural au Cap oriental. Dès son plus jeune âge, elle apprend l’art du perlage auprès de sa grand-mère selon la tradition mpondo. Elle commence à explorer cet art d’abord comme complément de revenu et en gagne la maîtrise vers ses trente ans. Cette pratique lui confère une force, une détermination remarquable et une indépendance financière.
Aujourd’hui, elle réside toujours dans son pays, avec son mari, et reste très liée à ses racines culturelles.
Dans ses premières créations, l’artiste incorpore des éléments transmis de génération en génération, mettant en avant des couleurs dominantes telles que le bleu et le blanc avec des touches de rouge. Ce choix de couleurs est influencé par l’Ibhayi de sa mère, châle traditionnel des sangomas (guérisseur·se traditionnel·le) dans la société Xhosa. Les guérisseurs sont souvent mal compris et mal représentés. Induna donne un rôle très important à l’eau dans sa propre vie. Elle illustre son rôle et celui de la nature en utilisant a palette de couleurs pour représenter les plantes et les herbes naturelles. Elle affirme que nous sommes tous faits d’eau et qu’elle est la source de toute vie. Petit à petit Induna s’ouvre à d’autres palettes de couleur.
Les ndwangos [tissus perlés] d’Induna sont des œuvres d’art extraordinaires, inspirées par son histoire personnelle et son expérience. Dans son œuvre The Ubuhle Tree (2023), l’artiste joue avec les motifs et les dessins, représentant les arbres de manière légère et ludique, rappelant l’histoire du collectif Ubuhle. Dans My Sea, My Sister, My Tears (2011), elle dépeint la mer tumultueuse de la côte sauvage, symbolisant également la terre et exprimant sa propre tempête intérieure lors du deuil de ses deux sœurs.
L’artiste s’engage en 1998 avec Beverley Gibson (dite Bev) dans la création d’Ubuhle : Beautiful Beads. Ensemble, elles parcourent le monde pour donner des leçons et des workshops afin de faire connaitre Ubuhle. Une partie de leurs activités consiste à enseigner le perlage et aider les artistes à surmonter les obstacles d’accès à la scène nationale et internationale de l’artisanat et de l’art. Induna forme les femmes à l’art du perlage afin qu’elles puissent mettre à profit ces compétences pour gagner une indépendance financière. Ubuhle croit que l’on nait artiste.
L’exposition Ubuhle Women : Beadwork and the Art of Independance, organisée par le Smithsonian Museum à Washington en 2013 puis montrée dans de nombreuses institutions à travers les États-Unis, met en avant l’importance des nwangos comme moyen d’expression des artistes contemporaines sud-africaines et du travail du collectif Ubuhle dans la reconnaissance de ces artistes. Des femmes formées par Induna, Nonhlakanipho Mndiythata (née en 1972), Thando Ntobela (née en 1986), et Zandile Ntobela (née en 1979) participent à cette manifestation.
Par ailleurs, l’exposition Ubuhle and Astrid Dahl. Mother earth en 2020 à la galerie Bonne Espérance à Paris, présente pour la première fois ces œuvres en France, et met en lumière l’expertise des femmes du collectif Ubuhle à travers leurs tableaux spectaculaires de perles brodées. Le travail du collectif représente un tournant majeur dans l’art du perlage sud-africain, mettant en avant la beauté et l’éthique de l’Ubuhle à l’échelle internationale.
Ntombephi Ntobela est considérée aux États-Unis comme l’une des artistes africaines les plus influentes. Son travail est présent dans de nombreuses collections d’art contemporain et présenté dans plusieurs musées.