Priyesh Mistry (dir.), Rosalind Nashashibi: An Overflow of Passion and Sentiment, cat. exp., The National Gallery, Londres (3 décembre 2020 – 27 juin 2021), Londres, National Gallery Company Limited, 2021.
→Martin Herbert et Isla Leaver-Yap, Rosalind Nashashibi, cat. exp. ICA, Londres (10 septembre – 1er novembre 2009), Londres, Institute of Contemporary Arts, 2009.
→Rosalind Nashashibi, Rosalind Nashashibi, cat. exp., Fruitmarket Gallery, Édimbourg (13 mai – 19 juillet 2003). Édimbourg, Fruitmarket Gallery, 2003.
DEEP REDDER, Secession, Vienne, 27 juin – 1er septembre 2019.
→Vivian’s Garden, Documenta 14, Athènes, 8 avril – 16 juillet 2017 ; Kassel, 10 juin – 17 septembre 2017
→Rosalind Nashashibi, ICA, Londres, 10 septembre – 1er novembre 2009 ; Kunsthall, Bergen, 13 novembre – 20 décembre 2009.
Vidéaste et peintre britannico-palestinienne.
Rosalind Nashashibi étudie la peinture à la Sheffield Hallam University, dont elle est diplômée en 1995 avant d’obtenir un Master of Fine Arts de la Glasgow School of Art en 2000. Elle vit et travaille désormais à Londres. Son travail sur l’image animée, à partir de films 16 mm, explore les réponses psychiques et subconscientes apportées à des situations et à des événements donnés, et aborde souvent le thème des relations de communauté et la notion de famille élargie. À ses débuts, ses films, tel Eyeballing (2005), usent de l’immobilité et de l’observation à distance comme de méthodes pour interroger les stéréotypes du cinéma et du documentaire d’anthropologie. Par la suite, ses œuvres proposent une médiation des relations entre les membres de communautés, de leurs lieux de vie et de la position de l’artiste face aux situations qui se jouent, mises en scène ou non. Dans Electrical Gaza (2015), des séquences montrant la vie quotidienne de Palestiniens et Palestiniennes sont montées avec le souffle de R. Nashashibi comme bande sonore et avec des séquences animées, transmettant ainsi l’atmosphère chargée des jours qui ont précédé les bombardements israéliens de l’été 2014. Dans Vivian’s Garden (2017), la vidéaste suit le quotidien de deux artistes en exil volontaire à Panajachel, au Guatemala, Elisabeth Wild (1922-2020) et sa fille Vivian Suter (1949-), au sein de leur structure matriarcale. Pour Denim Sky (2018-1022), R. Nashashibi mêle les influences du Yi Jing, des tableaux de maîtres anciens de l’art occidental, du récit de science-fiction d’Ursula K. Le Guin L’Histoire des Shobies (1990) et des paysages de Lituanie et d’Écosse. Avec sa famille et ses amis comme protagonistes, le film explore sur trois volets des conceptions élargies de la famille nucléaire, du récit non linéaire et du voyage dans le temps pour mettre à l’épreuve les formes de communication relationnelles.
De la même manière, ses peintures puisent à des sources variées – dont le cinéma, la littérature, l’histoire de l’art et sa propre vie –, juxtaposant des états de lisibilité contraires, comme l’abstrait et le figuré, pour dévoiler leurs tensions inhérentes à travers un processus d’exploration intuitif. Attirée par le décalage ressenti entre la réception sur le plan sentimental des peintures historiques et les accomplissements techniques des artistes qui les ont faites, R. Nashashibi revisite certains motifs pour reconsidérer leur rôle en tant que signifiants d’émotions particulières. Pour Mrs Taboret (2021), elle réalise sa propre version du Portrait de Camille Monet (vers 1872-1874) par Pierre-Auguste Renoir (1841-1919), intensifiant le pathos et la mélancolie de la femme en exagérant l’aspect rigide de sa position. D’autres tableaux, comme Verso (2020), utilisent des éléments du corps humain comme des cadres pour d’autres formes et symboles.
Depuis 2005, R. Nashashibi travaille avec l’artiste Lucy Skaer (1975-) sous le nom Nashashibi/Skaer. Ensemble, elles réalisent des films, dont Flash in the Metropolitan (2006), qui présente divers objets des collections proche-orientales, africaines et océaniques du Metropolitan Museum of Art de New York. Dans Why Are You Angry ?(2017), elles questionnent la popularité des représentations de jeunes filles et de jeunes femmes peintes par Paul Gauguin (1848-1903) à Tahiti.
En 2003, R. Nashashibi est la première femme à remporter le prix Beck’s Futures et, en 2017, elle est nominée pour le prix Turner. Elle représente l’Écosse à la 52e Biennale de Venise en 2007 et est l’artiste en résidence pour l’année 2020 à la National Gallery de Londres. Son travail a été présenté à la 7e Manifesta de Trentino (Italie) en 2008, à la 10e Biennale de Sharjah (Émirats arabes unis) en 2011 et à la 14e documenta de Kassel (Allemagne) en 2017.
Une notice réalisée dans le cadre du programme +1.
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