Gallois, Christophe (dir.), Tina Gillen: Faraway So Close, cat. exp., 59e Biennale de Venise, Venise (23 avril – 27 novembre 2022), Luxembourg, Mudam, Luxembourg & Hatje Cantz, 2022
→Wittocx, Eva, Nagel, Maggy, Dujardin, Paul, Tina Gillen: Echo, cat. exh., BOZAR, Bruxelles (25 septembre 2016–7 février 2016), Brussels and Ghent, BOZAR & MER, Borgerhoff & Lamberigts, 2015
→Zybok, Oliver, Jacobs, Steven, Maes, Frank, Wittocx, Eva, Tina Gillen: Necessary Journey, Galerie der Stadt Remscheid, Remscheid (22 novembre 2008–18 janvier 2009), Ostfildern, Hatje Cantz, 2008
Tina Gillen: Faraway So Close, 59e Biennale de Venise, Venise, 23 avril – 27 novembre 2022
→Tina Gillen: Echo, BOZAR, Bruxelles 25 septembre 2016–7 février 2016
→Flying Mercury, Konschthal Esch, Esch-sur-Alzette, 3 juin – 12 november 2023
Plasticienne luxembourgeoise.
Tina Gillen étudie la peinture à l’université des arts appliqués de Vienne (1992-1996) et obtient un diplôme de l’institut supérieur des beaux-arts d’Anvers (1996-1999). Son choix de médium, la peinture, lui permet de travailler et de réfléchir aux images sur le temps long. Dans le flux continu d’images qui caractérise notre société actuelle, elle crée des œuvres élusives, mais en partie identifiables. Ses compositions captivent notre regard, à la fois séduit et irrité. Dans son œuvre de diplôme, Häusersequenz [Série de maisons, 1996], T. Gillen s’intéresse à la manière dont les gens habitent leurs maisons et se les approprient. Les vingt-quatre tableaux de cette série sont comme des portraits, des variations interchangeables de maisons individuelles des classes moyennes de banlieues occidentales. Ses mises en scène ne sont pas des réflexions sur un monde existant ; majoritairement inhabitées ou abandonnées, elles nous interrogent plutôt : « Pourquoi sommes-nous ici ?».
Les œuvres de T. Gillen partent toujours d’images, préexistantes ou inventées par elle, de photographies trouvées dans des médias très divers. Elle recherche parmi l’univers visuel contemporain des motifs et fragments qui l’émeuvent, et s’intéresse plus particulièrement aux constructions spatiales et architecturales ainsi qu’aux relations entre humains et nature. Une fois les images choisies, elle les rend abstraites et les déconstruit, en jouant avec l’échelle, en isolant des fragments et en les utilisant pour créer une nouvelle composition aux multiples couches de signification. Partiellement reconnaissables, partiellement aliénantes, ses œuvres véhiculent un sentiment de détachement. Pour chaque exposition, T. Gillen part de son intérêt marqué pour l’organisation spatiale et l’infrastructure et entreprend des recherches, qui aboutissent en un ensemble d’œuvres réunies sous le titre de l’exposition. Dans Greetings From (2008), elle prend pour point de départ les traditionnelles cartes postales de vacances représentant piscines, palmiers et autres vues stéréotypées de la nature. Elle consacre Jockey Club (2004) aux éléments composants l’hippodrome de São Paulo.
Depuis ses débuts, T. Gillen crée des peintures murales et des interventions in situ. La peinture quitte alors la toile pour s’intégrer à son environnement. L’artiste analyse les éléments constitutifs de l’espace et les combine avec des formes qui l’intriguent. Ces peintures murales jouent sur une interaction subtile entre le bidimensionnel et le tridimensionnel, sur la manière de lier la perspective et l’espace. Elle conçoit des peintures murales et des constructions spatiales pour M Leuven (The Falls/Water Chute, 2010) et pour le Mudam (Monkey Cage, 2012), ainsi que des espaces architecturaux qui entrent en dialogue avec ses toiles, comme pour son exposition Echo, dans la salle du conseil de Victor Horta à Bozar, à Bruxelles (2015).
En 2022, T. Gillen représente le Luxembourg à la Biennale de Venise avec l’exposition Faraway So Close. Ses compositions ne représentent pas d’êtres humains, mais elles portent les traces des constructions humaines dans la nature et témoignent de son intérêt pour les phénomènes hors de notre contrôle, comme les catastrophes naturelles et le changement climatique. Dans sa ses créations, cela se traduit par des éléments géométriques, des couleurs contrastées et l’utilisation de techniques mixtes. Laisser apparaître la texture et le caractère tactile de la peinture prévient une lecture de l’œuvre comme image de quelque chose d’autre. Les coulures et les marques de peinture sur ses toiles brisent l’illusion de l’image.
T. Gillen expose ses œuvres dans le monde entier. Elle est représentée dans de nombreuses collections, dont celles de l’Art Institute of Chicago, du Mudam et du Nationalmusée du Luxembourg. Elle vit en Belgique depuis 1996 et enseigne la peinture à l’Académie royale des beaux-arts d’Anvers depuis 2007. Artiste en résidence à la Rijksakademie d’Amsterdam (1999) et à l’International Studio & Curatorial Program de New York (2006-2007), elle est lauréate du prix Collioure (1998) et du prix de Peinture du golfe de La Spezia (2000), entre autres.
Une notice réalisée dans le cadre du programme « AWARE x Luxembourg », en partenariat avec la Konschthal Esch et la Ville d’Esch-sur-Alzette
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