Hooker Denise, Nina Hamnett, Queen of Bohemia, Londres, Constable, 1986
Nina Hamnett and her Circle, Michael Parkin Fine Art, London, 1986
→Centenary Exhibition of Works by Nina Hamnett, Tenby Museum, Tenby, 1990
British painter, decorator and illustrator.
Derrière cette légende de Montparnasse se cache une artiste mal connue. Aînée d’une famille de militaires, Nina Hamnett reçoit une éducation stricte, qui fera d’elle une révoltée. À partir de 1906, elle suit les cours de la Pelham Art School, puis de la London School of Art. Elle commence alors à fréquenter les milieux artistiques et découvre la liberté. En 1912, après un court séjour à Paris, elle se coupe les cheveux en signe d’indépendance et entreprend un autoportrait (1913), où elle reprend une pose traditionnelle de l’artiste au travail (chapeau et blouse compris), soulignant ainsi sa détermination à s’inscrire dans la lignée des plus grands. La même année, elle expose pour la première fois à l’Allied Artists’ Association au Royal Albert Hall de Londres. Elle n’hésite pas à devenir modèle afin de gagner sa vie. En 1913, elle conçoit des objets de décoration et des vêtements pour les ateliers d’arts décoratifs Omega, où elle rencontre les membres du groupe de Bloomsbury. Malgré son succès dans la sphère artistique londonienne, elle se fixe à Montparnasse en 1914, puis fréquente l’académie Vassilieff. La déclaration de guerre la fait revenir à Londres, en compagnie de l’artiste norvégien Roald Kristian, qu’elle épouse, et avec qui elle vivra quelques temps (1914-1917). Elle reprend sa collaboration avec Omega, participe à la décoration d’une salle pour le collectionneur Arthur Ruck, montre ses créations dans de nombreuses expositions, enseigne de 1917 à 1920. Considérée comme une des artistes influentes de la jeune génération, elle illustre, par certaines de ses œuvres, la revue d’avant-garde Coterie.
De retour à Paris en 1920, elle découvre la colonie américaine qui vient de s’installer. En 1924, un de ses dessins – une nature morte – paraît dans la revue Transatlantic Review, parmi des reproductions de Picasso, Brancusi et John Storr. Elle revient à Londres pour une importante exposition personnelle à la Claridge Gallery en 1926, et plonge alors dans la bohème londonienne. Elle illustre deux livres : The Silent Queen de W. Seymour Leslie en 1927 et The People’s Album of London Statues de Osbert Sitwellen en 1928. Mais son travail ne provoque plus le même écho, et sa vie devient de plus en plus difficile. En 1932, elle rédige ses Mémoires, Laughing Torso, grand succès de librairie en Grande-Bretagne et aux États Unis, puis tente d’écrire une suite en 1955, Is She a Lady ?. Accident ou suicide, l’artiste meurt en se défenestrant l’année suivante.