Comisarenco Mirkin, Dina, Eclipse de siete lunas, mujeres muralistas en México, Mexico, Universidad Iberoamericana, 2017
→Urbán Aguilar, Margarita, Aurora Reyes: alma de montaña, Chihuahua, Instituto Chihuahuense de la Cultura, 2010
→Comisarenco Mirkin, Dina, « Aurora Reyes’s ‘Ataque a la Maestra Rural’: The First Mural Created by a Mexican Female Artist », Woman’s Art Journal, vol. 26, no 2, automne 2005 – hiver 2006, p. 19-25
Aurora Reyes: Una vida en el arte 1908-1985, Museo de la Ciudad de México, Mexico, 14 mars – 26 mai 2019
→Aurora Reyes. La primera muralista mexicana, Museo de Arte de Ciudad Juárez, Ciudad Juárez, 16 mars – 27 mai 2018
→Aurora Reyes: Muralista, Museo Pedro Coronel, Zacatecas, mars-août 2015
Peintre, muraliste, poétesse et activiste mexicaine.
La famille d’Aurora Reyes se retrouve démunie après avoir dû quitter son domicile en 1913, en pleine révolution mexicaine (1910-1920). A. Reyes commence ses études à l’École préparatoire nationale en 1921, mais elle en est rapidement exclue après s’être battue avec un autre étudiant à propos des liens qu’entretient sa famille avec Diego Rivera (1886-1957) et le communisme. Elle défend farouchement ses opinions politiques tout au long de sa vie, qu’il s’agisse de lutte pour les droits des femmes ou pour ceux des classes populaires et défavorisées dans la société mexicaine postrévolutionnaire.
A. Reyes est étudiante à l’École nationale des beaux-arts jusqu’en 1924. À l’âge de dix-neuf ans, elle devient professeure de dessin et de peinture au Secrétariat de l’éducation publique, où elle continue à enseigner et à militer dans les syndicats d’enseignants pendant quarante ans. Sa première exposition individuelle a lieu en 1925 à la Galería ARS. Elle s’investit pendant plusieurs décennies dans les cercles politiques et artistiques radicaux de Mexico. En 1937, elle participe ainsi à la fondation du collectif d’avant-garde Liga de Escritores y Artistas Revolucionarios [Ligue des écrivains et artistes révolutionnaires, LEAR], qui se consacre à la diffusion des idées de la révolution mexicaine et à la représentation artistique des luttes populaires.
A. Reyes est la première femme à recevoir une commande officielle du gouvernement pour la réalisation d’une fresque. Elle produit ainsi sa fresque la plus connue, Ataque a las maestras rurales [Attaque aux institutrices rurales, 1936], présentée dans le hall d’entrée du groupe scolaire Revolución, dans le centre-ville de Mexico. Le gouvernement commande ces fresques à la LEAR afin de promouvoir une nouvelle forme d’« éducation socialiste » dans le pays. L’œuvre de A. Reyes s’inspire du récent massacre de seize enseignants et enseignantes dans le village de San Felipe Torres Mocha, dans l’État de Guanajuato. À cette époque, en effet, les instituteurs ruraux, qui sont en majorité des femmes, subissent régulièrement des attaques commises par de fervents défenseurs d’un système éducatif catholique. L’œuvre de A. Reyes met ainsi directement en cause l’Église pour son soutien à ces actes : elle représente l’un des agresseurs vêtu d’un scapulaire, symbole de dévouement à la Vierge Marie, en train de frapper violemment une femme. Dans une autre scène, elle fait le lien entre l’extrémisme religieux et le fascisme en donnant aux membres de l’autre agresseur la forme d’une swastika.
A. Reyes place souvent les femmes au cœur de ses œuvres, de façon à mettre en avant leur pouvoir plutôt que leur passivité. C’est notamment le cas dans son tableau Mujer de la guerra [Femme de guerre, 1937], qu’elle peint en réaction à la guerre d’Espagne et en soutien aux républicains. Ici, elle transforme l’iconographie traditionnelle de la Madone à l’Enfant et de la mère en pleurs en figure de combattante innocente luttant contre l’injustice. Elle réinterprète souvent des récits historiques nationaux dans ses commandes de fresques, notamment dans ses œuvres Presencia del maestro en los movimientos históricos de la patria [Présence de l’instituteur dans les mouvements historiques nationaux, 1962] et Primer encuentro [Première rencontre, 1978], où elle revendique la place centrale des femmes dans ces histoires.
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring
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