Herzogenrath Wulf, Farblehre und Weberei : Benita Koch-Otte [Théorie des couleurs et tissage : Benita Koch-Otte], Werkstatt Lydda, Bethel, [13 mai – 30 juin 1972] ; Bauhaus-Archiv, Berlin-Charlottenburg [20 février – 4 avril 1976], Bethel, Werkstatt Lydda, 1976
→Koch-Otte Benita, Von der ewigen Sendung des Handwerks in der Notwende [A propos de la mission éternelle de l’artisanat au tour de la nécessité], Berlin, Dahem, coll. « Schriften / Werkbruderschaft der Inneren Mission, », 1947
Die Bauhäuslerin Benita Koch-Otte, Bauhaus-Archives, Berlin, 10 juin – 27 août 2012
Artiste textile et designer allemande.
Benita Koch-Otte (née Benita Otte) reçoit une éducation en dessin, en couture et en gymnastique, qui la destine au professorat. Après des examens réussis, elle entame une période d’enseignement fructueuse en collège avant de rejoindre, à l’âge de 28 ans, le Bauhaus de Weimar en 1920.
Elle trouve sa place dans la classe des femmes et, très vite, se lie d’amitié avec Gunta Stölzl (1897-1983). Lorsqu’en 1921 Paul Klee (1879-1940) rejoint le Bauhaus, elle suit son enseignement et en est particulièrement marquée. Lui, en retour, exprime un vif intérêt pour l’application de sa conception des formes et des couleurs dans le domaine du textile. L’impression forte que P. Klee laisse sur B. Koch-Otte est évidente dans la Tenture de 1924-1928. Le travail minutieux, avec des équilibres colorés très fins, qui évoque un rythme musical, est similaire à certaines compositions de P. Klee.
Le travail sur la couleur est particulièrement important dans l’œuvre de B. Koch-Otte. En 1922, elle suit des cours de coloration de textile, conjointement avec Stölzl. Elles importent ensuite cette pratique au Bauhaus, qui conduit à un changement notable dans la production textile de l’atelier. Ce n’est qu’autour de l’année 1925 qu’elle réalise un éventail de couleurs qui sera le fondement de son travail. Elle s’en sert pour trouver l’équilibre dans les mélanges de coloris.
Lors de la grande exposition du Bauhaus en 1923, avec la maison Haus am Horn, B. Koch-Otte s’exprime dans différents domaines. D’une part, à la demande de Georg Muche (1895-1987), elle réalise le plan en élévation de la maison et sa projection isométrique : le résultat est une véritable œuvre d’art. D’autre part, elle dessine avec Ernst Gebhardt la cuisine fonctionnelle, qui devient un modèle pour l’époque. Cet exemple sera repris les années suivantes par d’autres architectes modernes. Dans le domaine du textile, elle réalise un tapis d’enfant lavable, aujourd’hui conservé au musée du Bauhaus à Weimar. Par ses formes géométriques évoquant des jouets, ainsi que par l’harmonie qui le caractérise, il devient l’un des chefs-d’œuvre de cette période du Bauhaus.
B. Koch-Otte choisit de quitter le Bauhaus lors du déménagement à Dessau, car elle ne souhaite pas prendre part à l’industrialisation des métiers. Elle devient directrice artistique de l’atelier de tissage à l’école de Burg Giebichenstein à Halle. En 1933, elle est contrainte par le régime nazi à arrêter son activité d’enseignement mais, un an plus tard, en 1934, devenue veuve, elle retrouve un poste de direction à l’atelier de tissage de l’Institut psychiatrique de Bethel à Bielefeld.
En 1976, une grande rétrospective de son travail est organisée au Bauhaus-Archiv de Berlin. Elle représente l’une des premières expositions monographiques dédiées à une artiste femme de l’école.
Publication en partenariat avec le Centre Pompidou, dans le cadre de l’exposition Elles font l’abstraction présentée au Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Galerie 1, Paris, du 5 mai au 23 août 2021, sous le commissariat de Christine Macel et de Karolina Ziebinska-Lewandowska (pour la photographie), assistées de Laure Chauvelot. Notice tirée du catalogue de l’exposition publié par les éditions du Centre Pompidou ©Éditions du Centre Pompidou, 2021