Christa Dichgans, Kein Stilleben, cat. exp., Kestnergesellschaft, Hanovre (2018), Cologne, Snoeck, 2018
→Stief, Angela (dir.), Power Up: Female Pop Art, cat. exp., Kunsthalle Wien, Vienne (novembre 2010 – février 2011) ; Phoenix Art. Falckenberg Collection, Hambourg (avril-juillet 2011) ; Städtische Galerie, Bietigheim-Bissingen (juillet-octobre 2011), Cologne, DuMont, 2010
Christa Dichgans, Kein Stilleben, Kestnergesellschaft, Hanovre, 2018
→Christa Dichgans, musée d’Art moderne, Nice, 1995
Peintre allemande.
Christa Dichgans grandit à Düsseldorf puis étudie à l’Akademie der Künste de Berlin et à la Studienstiftung des deutschen Volkes. En 1966, elle s’installe à New York pour deux ans ; à cette période, le pop art est partout. Durablement marquée par cette atmosphère, l’artiste, qui a commencé par peindre des scènes d’intérieur, invente en 1967 des natures mortes de jouets – inspirées par son environnement direct, la chambre de son enfant. Progressivement, les représentations s’organisent, les objets s’alignent comme sur les chaînes de production, s’autonomisent ou sont savamment emboîtés les uns dans les autres pour former une composition au centre de la toile, le plus souvent sur fond blanc. Ses amis A. R. Penck (1939-2017), Markus Lüpertz (né en 1941) ou encore Georg Baselitz (né en 1938) la conseillent et, selon ses mots, « boostent » son œuvre.
Au milieu des années 1970, C. Dichgans entame la série des piles : piles de vêtements, de camions de pompiers, de nounours, qui parfois débordent au point d’envahir toute la toile. L’univers en apparence joyeux de l’enfance se mêle à des armes ou à des tanks, mémoire d’un pays en guerre. Les objets sont représentés suivant plusieurs échelles : tandis qu’on peut les voir s’entrechoquer au premier plan, ils deviennent des points à l’arrière-plan, constituant une masse informe infinie.
Pendant quatre années, à partir de 1984, C. Dichgans est l’assistante de G. Baselitz à l’Akademie der Künste de Berlin. À cette période, l’artiste entame d’autres séries de peintures dans lesquelles l’architecture des villes devient parfois la toile de fond, à l’exemple de Künstler in Berlin [Artiste à Berlin, 1986], où les personnages et les objets s’impriment par-dessus en transparence. Dans d’autres œuvres encore, ce sont les touches de couleur qui jouent le rôle de motifs afin de former une strate qui sépare les différents plans de représentation. L’univers de l’enfance de ses premières peintures est à nouveau visible dans ses tableaux des années 2010.
C. Dichgans livre une œuvre complexe et variée qui, si elle est assurément pop dans certaines séries, va bien au-delà de ce seul mouvement. Ses pièces sont conservées dans des collections publiques allemandes et ont notamment été montrées lors de l’exposition Power Up – Female Pop Art à la Kunsthalle de Vienne en 2010-2011.
Publication réalisée en partenariat avec le musée d’Art moderne et d’Art contemporain de Nice, dans le cadre de l’exposition She-Bam Pow POP Wizz ! Les amazones du POP (1961-1973).
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