Pontiggia Elena, Cortina Stefano, Capolongo Suzanne, Dadamaino : gli anni ’80 e ’90, l’infinito segno del silenzio, cat. expo., Associazione culturale Renzo Cortina, Milan (3 juin – 18 juillet 2014), Milan, Cortina arte, 2014
→Guastalla Silvia, Guastalla Ettore, Dadamaino : volumi 1958-’60, cat. expo., Studio Guastalla arte moderna e contemporanea, Milan (20 mai – 29 septembre 2014), Milan, Edizioni Graphis arte, 2014
→Carron Natacha, Gautherot Franck, Dadamaino, cat. expo., centre d’art contemporain Le Consortium, Dijon (3 mai – 29 septembre 2013), Dijon, les Presses du réel, 2013
Dadamaino, A arte Invezzini, Milan, 3 décembre 2015 – 17 février 2016
→Dadamaino – Maria Papa Rostkowska : pureté de la ligne, Orenda Art International, Paris, 29 janvier – 15 mars 2015
→Dadamaino, Tornabouni art, Paris, 11 octobre 2013 – 4 janvier 2014
Peintre italienne.
« Dada Maino a dépassé la « problématique picturale » : d’autres mesures donnent forme à son œuvre : ses tableaux sont les drapeaux d’un nouveau monde […] : ils ne se contentent pas de « dire différemment » : ils disent quelque chose de nouveau. » C’est ainsi que Piero Manzoni a commenté la recherche artistique de Dadamaino à l’occasion d’une de ses expositions personnelles à Padoue en 1961. Dix ans plus tôt, Eduarda Emilia Maino (devenue Dadamaino à la suite d’une erreur dans le catalogue d’une exposition en Hollande en 1961) avait commencé à peindre en autodidacte. Mais sa rencontre avec l’œuvre de Lucio Fontana, père du spatialisme, l’amena vers un art pensé comme une plongée radicale dans l’espace et autres dimensions possibles. Au cœur d’une Milan connectée à Paris et ouverte aux échanges culturels avec la Hollande, l’Allemagne et le Danemark, se déploie une réflexion tournée vers des solutions formelles inédites et des techniques expérimentales.
Les Volumi de la fin des années 1950 sont des toiles monochromes percées de trous ovales, une opération de fouille conceptuelle au creux de la toile. Les Volumi a moduli sfasati [volumes avec modules déphasés] superposent des feuilles de rhodoïd en en déplaçant légèrement le maillage afin de produire un effet de dynamique optique. Mariant ses études sur la perception au charme de la géométrie – dans la droite ligne des réflexions du Groupe N de Padoue ou du Groupe Zéro de Düsseldorf – Dadamaino fut remarquée sur la scène artistique européenne grâce aux Oggetti ottico-dinamici [Objets optique-dynamiques] ou Oggetti visivi instabili [Objets visuels instables] exposés au musée des Arts décoratifs de Paris au sein de l’exposition Nouvelle Tendance : Propositions visuelles du mouvement international en 1964. De petites plaques en aluminium placées par tailles, en ordre croissant et suivant des calculs mathématiques précis, sur des fils de nylon, créaient des impressions optiques de forme circulaire. « Les quadrilatères en surface ainsi obtenus, expliquait-elle, prennent l’apparence de demi-sphères à la dynamique fuyante […]. Bien que statique, l’objet donne l’impression d’être constamment en mouvement et en transformation. »
En testant l’aluminium, le plastique, le Plexiglas, elle aboutit à des séries telles que la Ricerca del colore [Recherche de couleur], fruit de la combinaison chromatique entre les différentes couleurs du spectre suivant un nombre déterminé de variations, et les Fluorescenti [Fluorescent] obtenus au moyen de bandes fluorescentes appliquées sur un fond monochrome, de telle sorte que celles-ci prennent corps grâce aux vibrations du plastique et aux effets des rayons ultra-violets ; elle qualifia le résultat de « luminocinétique ». Son entêtement à travailler sans relâche le thème de la surface comme seuil, à la fois lieu de la traversée et de tous les possibles, reste inoubliable, notamment dans des séries telles que Inconscio razionale [Inconscient rationnel] et Alfabeto della mente [Alphabet de l’esprit], où les signes calligraphiques enregistrent oscillations de la pensée, schémas cérébraux, pulsations et chutes. Œuvres tout autant rigoureuses que lyriques.
Publication en partenariat avec le Centre Pompidou, dans le cadre de l’exposition Elles font l’abstraction présentée au Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Galerie 1, Paris, du 5 mai au 23 août 2021, sous le commissariat de Christine Macel et de Karolina Ziebinska-Lewandowska (pour la photographie), assistées de Laure Chauvelot. Notice tirée du catalogue de l’exposition publié par les éditions du Centre Pompidou ©Éditions du Centre Pompidou, 2021