Ludwig und Else Meidner, cat. expo, Jüdisches Museum der Stadt Frankfurt am Main ; The Ben Uri Gallery, the London Jewish Museum of Art (2002), Francfort/Londres, Jüdisches Museum/Ben Uri Gallery, 2002
Else Meidner, 1901-1987 : Ölbilder, Gouachen, Zeichnungen, Radierungen, 8 novembre 1998 – 24 janvier 1999, Darmstadt, Kulturamt, 1998
→Else Meidner, Beaux Arts Gallery, Londres, 15 octobre – novembre 1959
Peintre et dessinatrice britannique.
Peintre expressionniste, Else Meidner a obtenu une certaine reconnaissance sous la république de Weimar, avant que les discriminations antijuives ne la contraignent à l’exil. Issue d’un milieu social aisé et protégé, la jeune fille choisit des études d’art, après avoir, selon ses dires, sollicité et recueilli les encouragements de Käthe Kollwitz. Les quelques créations de jeunesse conservées à ce jour montrent des scènes violentes et oppressantes (Crime violent, 1925), similaires par leur atmosphère à d’autres œuvres allemandes de cette période troublée. En 1925, elle devient l’élève du peintre Ludwig Meidner, puis, en 1927, son épouse. Au cours de ses premières années de mariage, elle développe un travail original, remarqué par la critique, et fait l’objet, en 1932, d’une exposition personnelle à la Juryfreie de Berlin. Ses dessins, portraits et autoportraits manifestent un regard parfois bienveillant, parfois mordant (Ludwig Meidner au chevalet, 1927), rappelant le versant ironique de la Nouvelle Objectivité. Ses peintures, paysages atemporels et portraits aux tons chauds, sont plus sereines.
À partir de 1933, à Berlin puis à Cologne, le couple ne peut plus exposer et s’évertue à trouver les fournitures pour peindre. On conserve de cette période des « portraits croisés », qui laissent penser qu’il se partageait, par commodité, un même modèle. E. Meidner réalise aussi des mises en scène morbides et étouffantes (Jeune fille et homme masqué, 1932). En 1939, la famille fuit à Londres. Engagée comme bonne, l’artiste continue de dessiner. C’est le temps des désillusions, car elle peine à trouver un public dans la capitale anglaise, et sa relation avec L. Meidner tourne à la compétition. En 1953, celui-ci rentre en Allemagne, tandis qu’elle reste à Londres et prend, en 1954, la nationalité britannique. Ses dessins se font plus secs et plus sombres (Hildegarde cousant, 1960), les peintures, plus mélancoliques (grands nus prostrés, danses macabres). Elle cesse de peindre et de dessiner en 1967. Son héritage (137 peintures à l’huile, 1 049 dessins, 116 gravures) a été versé aux archives Ludwig-Meidner, conservées au Musée juif de Francfort. Son œuvre reste encore peu étudiée.