Schwain, Kristin, Steeley, Josephine, Rooted, Revived, and Reinvented: Basketry in America, cat. exp., Whatcom Museum, Bellingham (3 février – 6 mai 2018), Atglen, Schiffer Publishing, 2017, p. 68-69
→Vigil, Jennifer, « Gail Tremblay, » in Mithlo, Nancy Marie (dir.), Manifestations: New Native Art Criticism, Santa Fe, Museum of Contemporary Native Arts, 2011, p. 178-179
→Matilsky, Barbara (dir.), Show Of Hands: Northwest Women Artists, 1880-2010, cat. exp., Whatcom Museum, Bellingham, (24 avril – 8 août, 2010), Bellingham, Whatcom Museum, 2010, p. 33
Gail Tremblay: Fiber, Metal, Wood, Museum of the Plains Indian, Browning, 1988
→Gail Tremblay: Twenty Years of Making, Sacred Circles Gallery, Daybreak Star Indian Cultural Center, Seattle, 31 mai – 28 juillet 2002
→Gail Tremblay: Fiber, Metal, Wood, Museum of the Plains Indian, Browning, 1988
Artiste de techniques mixtes, poétesse et éducatrice américaine.
Gail Tremblay naît à Buffalo, dans l’État de New York. Elle obtient une licence d’art spécialité théâtre à la University of New Hampshire en 1967 et un master d’art spécialité création littéraire à la University of Oregon (Eugene) en 1969. De 1980 à 2018, G. Tremblay enseigne les arts plastiques, l’écriture et les études amérindiennes à l’Evergreen State College d’Olympia, Washington. Toute sa vie, elle se dit d’ascendance Mi’kmaq et Onondaga, mais ne sera jamais intégrée à aucune nation autochtone. De plus, les nations autochtones ne lui octroieront jamais la certification d’artisane amérindienne ou amérindienne non intégrée. Bien que des interrogations subsistent quant à ses origines, de nombreux artistes autochtones et institutions possédant d’importantes collections d’art amérindien ont néanmoins entériné son œuvre. Elle commence à présenter son travail lors d’expositions collectives et individuelles à la fin des années 1960 et produira de nombreux écrits sur l’art amérindien.
Au cours de ses quarante ans de carrière, G. Tremblay crée d’étonnants paniers inspirés des techniques de tressage pratiquées par les populations autochtones des forêts de l’Est, notamment les Haudenosaunee. Mais plutôt que d’utiliser des matériaux traditionnels tels que des lamelles d’écorce de frêne ou des tiges d’herbe aux bisons, G. Tremblay se sert de pellicules de films ethnographiques et grand public du xxe siècle. Elle choisit principalement des films sur la vie des populations autochtones réalisés par des metteurs en scène américano-européens. Historiquement, les Américano-Européens ont fréquemment utilisé le cinéma pour exploiter et véhiculer des stéréotypes néfastes sur les Amérindiens. En se réappropriant ce matériau pour confectionner ses paniers traditionnels, G. Tremblay propose une puissante critique de la fascination souvent pernicieuse que les Américano-Européens entretiennent à l’égard des Amérindiens. L’une de ces œuvres, When Ice Stretched On For Miles (2017), fait usage de pellicule issue du film documentaire ethnographique At the Winter Sea Ice Camp (1967), qui met en scène une famille inuit Netsilik. L’œuvre relève l’aspect ironique de cette fascination des anthropologues américano-européens pour les modes de vie autochtones traditionnels, alors même qu’ils vantent les mérites d’une modernité supposée qui a souvent mené à l’exploitation de ces populations et de leurs terres. Parmi d’autres œuvres similaires, citons notamment It Was Never About Playing Cowboys and Indians (2012), qui utilise des images d’archive d’enfants autochtones confectionnant des broderies perlées. L’œuvre célèbre la manière dont les jeunes Autochtones continuent d’entretenir leurs traditions et spécificités culturelles. D’autres œuvres, comme And Then There Is the Hollywood Indian Princess (2002), abordent sans détour les stéréotypes sexistes véhiculés par le cinéma grand public à l’encontre des femmes amérindiennes. En parallèle des paniers cinématographiques pour lesquels elle est principalement connue, G. Tremblay crée aussi des installations, comme Waiting for the Return: 5 Fish Traps (2002), et des tableaux, comme All That Glitters… (2010).
Tout au long de sa carrière, G. Tremblay confectionne des œuvres tressées qui associent des matériaux inattendus. À travers sa pratique, elle réinterprète les techniques traditionnelles de tressage tout en critiquant dans le même temps la représentation des Amérindiens à l’écran. Ses œuvres sont conservées dans les collections d’institutions telles que le Metropolitan Museum of Art (New York), le Smithsonian American Art Museum (Washington D.C.), le Brooklyn Museum (New York) et le Denver Art Museum (Denver).
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring
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