Panella, Verónica, Grau, María Eugenia, Petrona Viera. El hacer insondable, cat. expo., Museo Nacional de Artes Visuales, Montevideo, (20 février – 29 novembre 2020), Montevideo, Editorial Ministerio de Educación y Cultura (MEC), 2020
→Sanguinetti Canessa, Emma, Petrona Viera, Montevideo, Altea, 2009
→Pereda, Raquel, El Uruguay de la modernización: el planismo y la obra de Petrona Viera, Montevideo, Edición Galería Latina, 1987
El hacer insondable, Museo Nacional de Artes Visuales, Montevideo, 20 février – 29 novembre 2020
→Exposición de Petrona Viera, Círculo de Bellas Artes, Montevideo, août 1959
→Exposición de pinturas de Petrona Viera, Subte Municipal, Montevideo, August, 1939
Peintre uruguayenne.
Petrona Viera fait partie des premières peintres uruguayennes ayant obtenu la reconnaissance dans son pays. Fille de Carmen Garino et Feliciano Viera, président de la République de l’Uruguay de 1915 à 1919, elle est l’aînée de onze sœurs et frères. À l’âge de deux ans, P. Viera contracte une maladie qui provoque une surdité, empêchant également le développement de la parole. À l’époque, il n’existait pas de système éducatif inclusif et P. Viera est instruite à domicile par Madeleine de Larnaudie, préceptrice française spécialisée dans l’éducation d’enfants sourds, qui lui donne les premiers outils pour lui permettre de communiquer avec son entourage.
Vers l’âge de vingt ans, P. Viera commence sa formation artistique chez elle, avec des professeurs du Círculo de Bellas Artes [CBA, Cercle des beaux-arts], lieu pionnier pour la formation des artistes en Uruguay, fondé en 1905. De 1920 à 1922, elle suit des cours avec le peintre uruguayen d’origine catalane Vicente Puig (1882-1965), qui lui apprend à se servir des pinceaux et à travailler à l’huile. En 1922, P. Viera commence sa formation avec Guillermo Laborde (1886-1940), qui l’introduit au planismo, mouvement pictural qui s’est développé en Uruguay entre 1920 et 1930, et qui se caractérise par des images bidimensionnelles et l’emploi d’une palette vibrante et lumineuse. G. Laborde incite P. Viera à se présenter à des salons et participer à des expositions. En 1923, l’artiste fait sa première présentation à un salon : le 2do Salón de Primavera [2e Salon de printemps] du CBA. Elle participe régulièrement à des manifestations de la scène locale, ainsi qu’à des expositions collectives internationales (Buenos Aires, Séville, Paris). En 1928, elle réalise sa première exposition individuelle à Montevideo.
Pendant sa collaboration avec G. Laborde, P. Viera exécute principalement des œuvres à l’huile et parfois a tempera ou des aquarelles, ainsi que des dessins au crayon. Les thèmes au cœur de son œuvre dans les années 1920 – le moment le plus représentatif de sa production – sont les jeux d’enfants (nombre de ses œuvres de cette époque s’intitulent Recreo [Récré]), les représentations de tâches du quotidien (comme Escribiendo [Femme à l’écritoire, 1923] ou Juntando Frutas [La Cueillette de fruits, 1927]) et les portraits (Autorretrato [Autoportrait, c. 1930] ou Retrato de Luis E. Pombo [Portrait de Luis E. Pombo, c. 1930]). Cette période reflète la vie à l’intérieur de la maison où elle vivait avec sa famille. L’abondante représentation de femmes et de petites filles vaquant à leurs travaux était inédite dans la plastique nationale : des gamines qui discutent, des femmes en train d’écrire ou de s’activer ensemble. Après 1930, les paysages et les nus féminins d’atelier font leur apparition dans sa thématique.
Entre 1940 et 1950, P. Viera travaille avec Guillermo Rodríguez (1889-1959), qui lui apprend la technique de la gravure. Avec la xylographie, son tracé acquiert des traits plus durs et s’éloigne du planisme. Des années 1940 jusqu’à sa mort, l’artiste intègre dans sa thématique les natures mortes (fleurs, fruits et objets quotidiens).
Entre 1966 et 1968, sa mère fait don de 995 œuvres au Museo Nacional de Artes Visuales de Montevideo. Il faudra cependant patienter jusqu’à l’an 2020 pour que le musée organise la première rétrospective monographique de son œuvre, qui était tant attendue.
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring
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