Roepstorff, Kirstine (dir.)., SOLO: Rita Kernn-Larsen, cat. exp., Gl. Holtegaard, Holte (24 août 2018 – 13 janvier 2019); Kunsten Museum of Modern Art, Aalborg (7 février – 5 mai 2019), Holte, Gl. Holtegaard, 2019
→Ladefoged, Søs Bech, (dir.), Kvindnernes surrealisme, Gl. Strand, Copenhague, 2018
→Vovelle, José, « Entretien avec Rita Kernn-Larsen », in Obliques – La Femme Surréaliste, n° 14-15, Éditions Borderie, Nyons, 1977, p. 47-53
SOLO: Rita Kernn-Larsen, Gl. Holtegaard, Holte, 24 août 2018 – 13 janvier 2019 ; Kunsten Museum of Modern Art, Aalborg, 7 février – 5 mai 2019
→Collages, Papiers-collés and Photomontages, Guggenheim Jeune, Londres, 3 – 26 november 1938
→Rita Kernn-Larsen, Chr. Larsens Kunsthandel, Copenhagen, 1934
Peintre danoise.
Rita Kernn-Larsen jouit d’une reconnaissance internationale principalement pour ses peintures surréalistes, mais, au cours de sa vie, elle explore dans différents styles abstraits et figuratifs la nature des matériaux et les modes de composition.
R. Kernn-Larsen naît dans une famille aisée de Hillerød, au nord de Copenhague. Elle accède à ce qui est alors considéré comme une bonne éducation, ce qui implique l’apprentissage des arts et de la musique. Elle commence à peindre à l’âge de 13 ans, tout en développant une passion dévorante pour le piano. En 1924, elle entre à l’Académie royale de Kristiania (actuelle Oslo), qu’elle quitte peu de temps après, en 1927, pour l’Académie royale d’art de Copenhague. Elle peine toutefois à s’adapter à la vision du grand art prônée par cette institution danoise et abandonne en 1929 ses études pour emménager à Paris. De 1930 à 1931, elle fréquente l’Académie moderne, rue Notre-Dame-des-Champs, où elle se fait remarquer comme élève de Fernand Léger (1881-1955), qui exerce une forte influence sur ses premières œuvres. À cette époque, elle perfectionne ses connaissances de la composition et découvre le mouvement surréaliste. Pour R. Kernn-Larsen, le surréalisme n’a pas de limites intellectuelles ni territoriales ; il représente la forme ultime de libération, un état d’esprit qui lui permet d’explorer un univers pictural qui lui est propre. La toile Den væltede skuffe [Le Tiroir retourné, 1931-1932] est caractéristique de son œuvre surréaliste : la composition mêle des formes et des objets du quotidien reconnaissables, comme des ciseaux et des rubans, dans un espace onirique en suspension.
En 1934, R. Kernn-Larsen retourne à Copenhague. Sa première exposition est très commentée dans la presse et l’artiste s’associe au mouvement surréaliste danois représenté par le groupe d’artistes d’avant-garde Linien [La Ligne] et par leur revue du même nom. À cette époque, elle entretient également une étroite amitié avec l’artiste et poète surréaliste Gustaf Munch-Petersen (1912-1938). Ils sont une source d’inspiration mutuelle jusqu’à la mort du second lors de la guerre civile espagnole. L’un des chefs-d’œuvre de R. Kernn-Larsen, Festen [La Fête, 1937], une peinture à l’huile, illustre son exploration constante, au sein de scénarios oniriques, d’une série de métaphores sur la position des femmes dans la société. Ici, un personnage nu, dont la tête est remplacée par un aquarium, semble contempler des figures biomorphiques colorées tourbillonnant dans une danse tornadique. La peinture commémore une célèbre fête organisée par Vilhelm Bjerke-Petersen (1909-1957), chef de file de la théorie surréaliste au Danemark.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, l’artiste s’exile avec son mari, le journaliste et marchand d’art juif Isak Grünberg (1897-1953), à Londres, après son exposition monographique à la Guggenheim Jeune Gallery (1938). Après la guerre, elle arrête les expositions collectives. En 1948, elle s’installe à Saint-Jeannet, dans le sud de la France, où elle peint presque uniquement des paysages naturalistes, avant de se consacrer exclusivement aux céramiques et aux collages. Dans cette dernière phase de sa carrière, son travail devient plus abstrait et mêle différents matériaux sur la toile.
R. Kernn-Larsen passe la majeure partie de sa vie à l’étranger, entre Paris, Londres et Saint-Jeannet, et elle expose fréquemment, auprès de nombre des artistes les plus important·es de son époque. Son œuvre est présent dans des musées, dont le Centre Pompidou (Paris), la Solomon R. Guggenheim Foundation (New York) et le Statens Museum for Kunst (Copenhague).
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring
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