Wangwright, Amanda, The Golden Key: Modern Women Artists and Gender Negotiations in Republican China (1911-1949), Leyde, Brill, 2020
→Andrews, Julia F., « Women Artists in Twentieth-Century China: A Prehistory of the Contemporary », Positions, vol. 28, no 1, février 2020, p. 19-64
→Zheng, Sheng Tian, Three Generations of Chinese Modernism: Qiu Ti, Pang, Tao, Lin Yan, Vancouver, Art Beatus Gallery, 1998
Première exposition de la Storm Society, Société chinoise pour l’étude des arts [Zhonghua Xueyishe], Shanghai, octobre 1932
→Deuxième exposition de la Storm Society, Salle de la société mondiale, Shanghai, octobre 1933
→Troisième exposition de la Storm Society, Association des étudiants pour l’étude de la langue française, Shanghai, octobre 1934
Peintre moderniste chinoise.
Née Qiu Bizhen, l’artiste se met à utiliser le nom de Qiu Ti (parfois orthographié Qiu Di) au début des années 1930 et, plus tard, signe ses œuvres du nom anglicisé de Schudy. En 1920, elle intègre l’école normale pour femmes de Fuzhou, où ses talents artistiques prometteurs trouvent rapidement leur accomplissement lorsqu’elle crée avec trois camarades un groupe connu sous le nom de « Quatre femmes talentueuses du Fujian-Est ». Elle sort diplômée du département de peinture occidentale de l’Académie des beaux-arts de Shanghai en 1928 et, plus tard, étudie au Japon à l’École professionnelle de langue japonaise de Tokyo (Tokyo Tōa Nihongo Senmon Gakkō) et à l’École d’art de l’océan Pacifique de Tokyo (Taiheiyō Bijutsu Gakkō).
La carrière de Qiu Ti prend un tournant décisif en 1932 lorsqu’elle rencontre Pang Xunqin (1906-1985), un peintre moderniste fondateur de la Storm Society [Juelanshe] ; ils se marient la même année.
Parce qu’ils défendent et pratiquent les techniques modernistes, les membres de la Storm Society cherchent à importer le style moderniste parisien à Shanghai. Qiu T. présente trois tableaux aux quatre expositions collectives organisées par la société, dont Fleur, qui reçoit le prix attribué par la Storm Society lors de sa deuxième exposition, en 1933. L’œuvre est largement reproduite dans plusieurs magazines ; aujourd’hui perdue, Fleur n’existe plus que par ses reproductions.
Peu de toiles de Qiu T. subsistent, la majeure partie d’entre elles ayant été détruites ou perdues. En fait, seuls deux tableaux originaux de sa période Storm Society ont survécu, dont Chrysanthèmes sauvages (Nature morte) : sur un fond lumineux, presque aquatique, les fleurs sont ici réduites à leur plus simple forme. Si elle se consacre avant tout à la nature morte, Qiu T. est une artiste polyvalente, qui explore différents sujets comme le portrait, le nu féminin (Sans titre, vers 1933) et le paysage (Lac de l’Ouest en automne, 1948).
La Seconde Guerre sino-japonaise (1937-1945) a de lourdes répercussions sur la carrière de Qiu T. : afin de soutenir son mari et sa famille durant la guerre, elle suspend largement son activité artistique. Si elle peint toujours, elle abandonne la peinture en plein air et retourne à son intérêt pour la nature morte, mais sans jamais retrouver le succès critique qu’elle a connu à ses débuts. Malgré son déclin, Qiu T. reste une pionnière de l’art moderniste en Chine. Étant l’une des deux seules femmes membres de la Storm Society, le groupe de l’avant-garde artistique chinoise du début du XXe siècle le plus reconnu, elle est aussi la seule lauréate du seul prix offert par l’organisation, ce qui témoigne de ses talents de peintre et de ses contributions au développement de l’art moderniste dans la Chine du XXe siècle.
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring
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