Woody, Carla, Apab’yan, Tew, « When Art Preserves a Legacy », The Lifepath Dialogues, 20 mai 2018
→Arte Naïf Guatemala: Pintura maya guatemalteca contemporánea [Art naïf au Guatemala: Peinture maya contemporaine au Guatemala], Guatemala, UNESCO, 1998.
And if I devoted my life to one of its feathers?, Kunsthalle Wien, Vienne, 15 mai – 26 septembre 2021
→Rosa Elena pinta [Rosa Elena peint], TEOR/éTica, San José, Costa Rica, 2 mars – 18 mai 2019
Peintre maya kaqchikel.
Rosa Elena Curruchich est considérée comme la première peintre de San Juan Comalapa, dans le département de Chimaltenango, au Guatemala. Elle commence à peindre en autodidacte au milieu des années 1970. Son œuvre documente les coutumes, les fêtes religieuses, les liens familiaux, le travail et les traditions artisanales comme la production de bougies, de pain, de cerfs-volants et de vêtements, au moyen de peintures pleines de détails et d’une précision méticuleuse. Son travail se caractérise par l’attention prêtée au rôle des femmes à l’intérieur de l’organisation sociale autochtone.
R. E. Curruchich est née dans une famille de peintres ; elle est la petite-fille d’Andrés Curruchich (1891-1969), l’un des principaux peintres de Comalapa, qui obtint une importante reconnaissance internationale dans les années 1950. Au contraire, le travail pictural de R. E. Curruchich est mal accueilli et rencontre réticences et préjugés en raison de la forte tradition masculine de la peinture dans sa communauté. L’artiste souffre ainsi de longues périodes d’exclusion et de solitude. Les formats réduits de son œuvre sont la conséquence d’un travail souvent réalisé en secret ou tout au moins dans une grande discrétion.
Sa première exposition a lieu en 1979 à l’Alliance française de la ville de Guatemala. Dès lors, R. E. Curruchich reste fidèle aux petits formats, marque de fabrique mais aussi moyen commode de transporter discrètement ses œuvres pendant la guerre civile que connaît le pays. Chacune d’entre elles comprend un petit texte où l’artiste décrit les personnages et leurs gestes.
Loin du regard formaté de la consommation touristique, ses peintures documentent la valeur affective et politique d’aspects de la vie sociale généralement négligés par les hommes peintres. Son œuvre met en évidence l’histoire des femmes autochtones et leur manière de faire de la politique, par le biais du travail collectif, selon un modèle distinct du féminisme libéral occidental.
Une notice réalisée dans le cadre du programme « The Origin of Others. Réécrire l’histoire de l’art des Amériques, du XIXe siècle à nos jours » en partenariat avec le Clark Art Institute.