De gauche à droite : Chemin du Montparnasse, © Margot Montigny/AWARE ; Donna Gottschalk, Sleepers, Limerick, Pennsylvania, 1970, silver gelatin print, Courtesy of the artist ; Design par Lisa Sturacci studio, © AWARE: Archives of Women Artists, Research & Exhibitions
Station de métro Montparnasse – Bienvenüe, Sortie 2, Lignes 4, 6, 12 et 13
La Villa Vassilieff est accessible aux personnes à mobilité réduite grâce à des aménagements spécifiques (rampe d’accès, toilettes et ascenseurs adaptés).
De plus, plusieurs places de stationnement réservé sont disponibles à proximité de la Villa Vassilieff :
• devant le 4 rue d’Alençon, 75015 Paris
• devant le 7 rue Antoine Bourdelle, 75015 Paris
• devant le 23 rue de l’Arrivée, 75015 Paris
Consulter la carte des places de stationnement adaptées à Paris ici.
Les traces d’une vie artistique lesbienne et queer sont nombreuses, tout du moins depuis le XIXe et le XXe siècle. Ces récits demeurent cependant en marge de l’écriture conventionnelle de l’histoire de l’art, invisibilisés à l’intérieur même des biographies des artistes, forçant l’histoire à porter des œillères. AWARE propose un cycle d’événements autour des Présences Lesbiennes et Queer dans l’histoire de l’art du XIXe et XXe siècle.
Ils sont pourtant nombreuses à avoir vécu pleinement leurs identités, et à avoir laissé ces identités influencer leurs travaux. Rosa Bonheur, Lotte Laserstein, Romaine Brooks, Marie Laurencin, Gerda Wegener et Lili Elbe, Marlow Moss, Claude Cahun et Marcel Moore, ou plus récemment Barbara Hammer et Laura Aguilar, pour ne citer que quelques noms, imprègnent l’histoire de l’art et les cultures lesbiennes et queers contemporaines. Questionner les visibilités et présences lesbiennes, c’est embrasser la complexité et la réalité de l’histoire et des créations des artistes concernées et de leur héritage culturel.
L’histoire de la photographie, comme l’histoire de l’art s’écrivent selon des règles canoniques, mettant en lumière l’importance de l’auteur·e, tenant de singulariser le geste de chacun·e. Pourtant, la pratique de la photographie échappe parfois à certains de ces déterminismes et brouille les appartenances : on se photographie pour avoir une image de soi, mais aussi pour donner à voir sa communauté, on laisse son appareil à d’autres, on travaille à partir d’images anciennes ; bref on utilise les possibles de la photographie pour écrire d’autres histoires.
Composée en dialogue avec Hélène Giannecchini, écrivaine et historienne de la photographie, cette soirée de rencontre permettra d’échanger autour de la communauté comme lieu et source d’invention à travers les pratiques de l’image, et particulièrement l’image photographique, dans un contexte contemporain. Autour de la table, se retrouveront Marie Docher, photographe et réalisatrice, Aurélie Journée-Duez, docteure en anthropologie et histoire de l’art, Félixe Kazi-Tani, artiste-chercheurxe, et Nanténé Traoré, photographe, pour une discussion modérée par Hélène Giannecchini accompagnée d’Ana Bordenave. Les voix réunies permettront de présenter différentes approches de l’image et de la photographie dans une perspective queer.
Ce cycle d’événements est conçu par Ana Bordenave, assistée de Naemi Piecuch.
Informations pratiques
Mardi 12 novembre 2024, à partir de 18h
L’événement se déroulera en français.
Inscription gratuite ici.
Projection du film de Barbara Hammer The Female Closet (1998, 57min)
Marie Docher est photographe, réalisatrice et activiste, membre du collectif La Part des Femmes, engagé en faveur de l’égalité et de la diversité dans la photographie. Lauréate de la Grande commande photographique 2022 du ministère de la Culture/BnF, elle réalise la série « Et l’amour aussi… » : 40 portraits de femmes et entretiens 10 ans après le vote sur la loi dite « mariage pour tous ». Elle est Chevaleresse des Arts et des Lettres.
Hélène Giannecchini est écrivaine, théoricienne de l’art et commissaire d’exposition. Docteure en littérature elle est spécialiste des rapports entre texte et image et membre du CRAL (EHESS/CNRS). Elle est directrice du Fonds Alix Cléo Roubaud, photographe et écrivaine disparue en 1983, à qui elle a consacré ses premières recherches, notamment une exposition à la Bibliothèque Nationale de France (2014), sa thèse (2016). Elle a publié aux éditions du Seuil, dans la collection « La Librairie du XXIe siècle », Une image peut-être vraie (2014), Voir de ses propres yeux (2020) et Un désir démesuré d’amitié (2024). Elle a été pensionnaire de la Villa Médicis 2018-19 et de la Villa Albertine en 2021. Ses recherches actuelles, démarrées lors d’une résidence au Centre National de la Danse de Pantin portent sur les archives de la vie quotidienne LGBTQIA+ de la seconde moitié du XXe siècle. Elles l’ont d’ores et déjà mené à commissionner l’exposition « Donna Gottschalk: “Ce qui fait une vie” », consacrée à la photographe lesbienne Donna Gottschalk, à la galerie Marcelle Alix en avril 2023 et à écrire le livret de Cortèges, pièce jouée à la Philharmonie en 2023. Lauréate du Lewis Baltz research Fund en 2023-24, elle continue à mener ses recherches sur la photographe Donna Gottschalk entre les Etats-Unis et la France et prépare une exposition de l’artiste qui ouvrira en juin 2025 au Bal à Paris.
Félixe Kazi-Tani est alumni du Post-diplôme Art des Beaux-Arts de Lyon et actuellement doctorantxe à la Villa Arson (dir. Samir Boumediene & Joan Ayrton). Ses recherches actuelles sont une enquête critique queer et iconographique sur la politique bourgeoise des cultures de table européennes. Son travail plastique se base sur le montage continu d’images et de textes et cherche une manière de déjouer ce qui nous norme inconsciemment et de nous rendre une partie invisible de notre histoire queer : le quotidien, le domestique. Anciennement enseignantxe et designer-chercheurxe (ENSAD Paris, Cité du Design, ESADSE, CoDesign Lab Télécom ParisTech), Félixe Kazi-Tani a été associéx au commissariat de la Biennale Internationale Design 2017 et du Pavillon Français de la Triennale de Milan 2019. Observant des manières mineures ou minoritaires de faire du design (queer, trans, aux marges des normes), ses recherches l’ont amené à enquêter auprès d’activistes transféministes, anti-capitalistes, écologistes. Iel est unxe des membres fondateurices de la collective de recherche graphique Bye Bye Binary qui explore des formes typographiques inclusives, queer et post-binaires. Son travail a été présenté entre autres à la fondation Sandretto Re Rebaudengo, au musée d’art contemporain de Lyon, à la galerie Marcelle Alix, au Centre Georges Pompidou, aux Laboratoires d’Aubervilliers.
Nanténé Traoré est photographe et auteur, il est diplômé d’un DNA à l’ESBANM en 2016, et travaille entre Bruxelles et Paris. Nanténé Traoré raconte des histoires, avec des mots et avec des images. Dans ses photos comme dans ses textes, ce sont les mêmes motifs qui se déploient – des histoires de tendresse, de transmission et de liberté, narrées par des corps en mouvement, dé-normés, volatiles. Par ce travail de répétition, aussi bien dans la technique que dans le protocole de création de ses œuvres textuelles et visuelles, l’artiste crée un univers en 360, où succession d’images obsédantes, gestes et mots répétés à l’infini servent tous une recherche incessante d’aller au plus juste – pour finalement tenter de se rapprocher de ce point névralgique des narrations individuelles, celui où l’histoire de l’autre devient l’histoire universelle. Il est représenté par la galerie Sultana, à Paris, et est publié aux éditions Hachette, Gorge Bleue & Points. Son travail a été distingué par différents prix d’art contemporain et de photographie en France, en Autriche et en Allemagne (Prix Découverte des Rencontres d’Arles, Prix Mentor, Prix Vonovia, Prix Utopie, Prix Wortimbild…) et fait l’objet depuis 2020 de nombreuses expositions personnelles et collectives un peu partout en France et en Europe.