de Guzman, René, et al., Summoning Ghosts: The Art of Hung Liu, Oakland, University of California Press, 2013
→Jennison, Rebecca, “Painting Life Back into History–Hung Liu’s « Hard-Won » Feminist Art”, in Feminist Studies, vol. 38, n°1, 2012
→Moser, Joann, “Interview: A Conversation with Hung Liu”, in American Art, vol. 25, n°2, 2011
Hung Liu: Portraits of Promised Lands, National Portrait Gallery, Washington, août 2021 – mai 2022
→Hung Liu: Dandelions, Walter Maciel Gallery, Los Angeles, février – avril 2015
→Hung Liu: Revolutionary Daughter, Michael Berger Gallery, Pittsburgh, septembre – novembre 2003
Peintre sino-états-unienne.
Hung Liu est à la fois une peintre accomplie et une artiste spécialisée dans l’installation. Elle commence ses études d’art à l’âge de 24 ans dans le contexte tumultueux du régime maoïste, obtient une licence d’art à l’Université normale de Beijing en 1975, puis poursuit ses études à l’Académie centrale des beaux-arts de Chine (CAFA), où elle obtient un master en 1981. Elle émigre aux États-Unis en 1984 et s’inscrit à l’University of California de San Diego (UCSD), où elle obtient un second master en 1986. Ces deux années passées à l’UCSD marquent un tournant dans son parcours : elles lui permettent pour la première fois de laisser libre cours à sa créativité, là où son apprentissage en Chine était resté ancré dans le réalisme socialiste et limité par la surveillance gouvernementale. En 1990, H. Liu obtient un poste de professeure d’art au Mills College d’Oakland, qu’elle occupe jusqu’à son départ à la retraite en 2014.
En plus d’avoir reçu à deux reprises une bourse du National Endowment for the Arts (Fonds national pour les arts), H. Liu est nommée parmi les 100 anciens élèves les plus influents de l’UCSD. À l’occasion de Summoning Ghosts: The Art of Hung Liu, la grande rétrospective qui lui est dédiée en 2013, la ville californienne de Berkeley lui consacre une journée officielle le 19 décembre 2019. Ses œuvres sont acquises par de nombreuses collections privées et publiques, notamment celles du Metropolitan Museum of Art de New York, de la National Gallery of Art de Washington et du Los Angeles County Museum of Art (LACMA).
H. Liu utilise comme point de départ pour la plupart de ses œuvres des photographies datées de la fin du XIXe au milieu du XXe siècle, principalement celles qui illustrent l’histoire des femmes chinoises modernes et des groupes marginalisés. Elle détourne certains éléments de ces images en appliquant des couches successives de peinture et de matériaux divers sur la toile. De par son vécu, H. Liu s’identifie à ses sujets et remet en cause l’aspect figé des récits historiques et la valeur d’autorité documentaire dont jouit la photographie depuis son invention. Ses premières œuvres dépeignent des Chinois·e·s présent·e·s dans des clichés souvent prises par des étrangers. Les sujets de son tableau Mu Nu (Mother and Daughter) [Mu Nu (Mère et fille), 1997], sont représentés pieds nus et dos courbés au-dessus d’un plan d’eau. Bien que non visible dans le cadre, le bateau que les deux femmes tirent à contre-courant à l’aide de cordes symbolise le travail manuel.
La fluidité de sa peinture associée à sa touche libre et stratifiée rappelle les techniques d’improvisation que H. Liu apprend auprès d’Allan Kaprow (1927-2006), qui fonde le mouvement Happenings en 1959, tandis que d’autres éléments, comme son motif circulaire caractéristique, évoque sa pratique de la calligraphie chinoise. H. Liu travaille également sur la représentation des immigré·e·s chinois·e·s, comme dans Polly Bemis (2004), un portrait d’une habitante de l’Idaho représentée sous les traits d’une figure mythologique entourée de motifs traditionnels chinois. En 2013, inspirée par la photographie de Dorothea Lange (1895-1965), dont elle est une grande admiratrice, elle crée une nouvelle série de tableaux fondés sur ses images de l’American Dust Bowl, une catastrophe écologique qui coïncide avec la Grande Dépression des années 1930. Elle utilise dans cette série de tableaux une nouvelle technique qui consiste à schématiser la photographie à l’aide de lignes topographiques colorées afin de créer un environnement riche qui contraste avec la misère de ses protagonistes.
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring