Sarab (Mirage), Sharjah Art Museum, Charjah, 2010-2011
→In The Name of God, Crucifixion, Ashmolean Museum, Oxford, 2000
→Contrast and Difference, Marna House, Gaza, 1965
Amin, Alessandra, « Laila Shawa, Palestine (1940–2022) », DAF Beirut, 2019
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Laila Shawa: The Other Side of Paradise, cat. exp., October Gallery, Londres (9 février – 31 mars 2012), Londres, October Gallery, 2012
→Laila Shawa, Works 1965-1994, Londres, AI-Hani Books, 1994
Plasticienne palestinienne.
Laila Shawa grandit dans l’une des plus vieilles familles de propriétaires terriens palestiniens. Son père, Rashad al-Shawa – ancien maire de Gaza et activiste – lui transmet un esprit révolutionnaire, tandis que sa mère – une adepte de Simone de Beauvoir – lui inculque la conviction de la puissance des femmes. Son surnom de « mère de l’art révolutionnaire arabe » s’explique ainsi à travers une palette d’œuvres variées, témoignant des luttes politiques, en s’inscrivant dans une esthétique proche du pop art.
Après des études en sciences politiques et en sociologie à l’Université américaine au Caire, qui n’ont pas été menées à leur terme, L. Shawa suit une formation à l’Institut d’art Leonardo da Vinci du Caire (1957-1958), puis à l’Académie des beaux-arts de Rome (1958-1960). Elle complète son cursus à la Scuola di Arti Ornamentali San Giacomo à Rome, décrochant un diplôme en arts plastiques et en arts décoratifs (1960-1964). Pendant les étés de ces années formatrices, elle étudie auprès de l’artiste expressionniste Oskar Kokoschka (1886-1980) à Salzbourg (1960-1963).
Après ses études, elle retourne à Gaza et supervise l’enseignement des arts dans les camps de réfugiés pour l’Office de secours et de travaux des Nations unies, tout en se formant avec le photographe de guerre de l’ONU Hrant Nakasian. En 1967, elle s’établit à Beyrouth, où elle s’adonne pleinement à la peinture pendant neuf ans. Entre 1977 et 1987, la guerre civile libanaise l’amène à vivre entre Londres et Gaza, où elle joue un rôle clé dans la fondation et la conception architecturale du Centre culturel Rashad Shawa à Gaza – nommé en hommage à son père.
Installée définitivement à Londres à partir de 1987, L. Shawa crée la série de peintures Women and the Veil, une critique sociopolitique engagée contre le port du voile auquel elle s’oppose, notamment à travers l’œuvre emblématique The Impossible Dream (1988). Puis, son utilisation de la photographie marque l’art palestinien contemporain avec le projet Walls of Gaza, entamé en 1992, pour représenter les conséquences traumatisantes de l’occupation israélienne.
Tout au long des années 1990-2000, elle peint de nombreuses séries, plaçant la magie, le sacré, les femmes et la forme géométrique comme éléments centraux de la composition. L’exposition The Other Side of Paradise (2012) met en avant le sujet des femmes palestiniennes kamikazes, avec les percutantes Fashionista Terrorista (2011). Son œuvre, dont une partie est détruite en 2009 lors du bombardement de sa maison à Gaza, est marquée par des défis créatifs et engagés, abordant des problématiques telles que le colonialisme, le patriarcat, l’extrémisme et le sexisme. S’entrelaçant d’une œuvre à l’autre, ces thèmes sont continuellement réexaminés à travers la sérialité du travail de l’artiste. La série de sculptures présentant des armes ornées de pierres précieuses dont est issue Where Souls Dwell No.12 (2019) en est un exemple.
Ses œuvres sont présentes dans des collections publiques et privées à travers le monde, notamment à l’Ashmolean Museum à Oxford, au British Museum à Londres, à la Barjeel Art Foundation à Charjah, ainsi qu’à la Jordan National Gallery of Fine Arts à Amman et à la National Art Gallery of Malaysia à Kuala Lumpur.
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring
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