Tannhauser, Nomi, Mendes-Flohr Rita (dir.), Her Dress, Her Symbol, Antea Revisited, Jérusalem, Agrips 12 Gallery, 2022
→Shapira, Yaniv (dir.), Shibolet, cat. exp., Mishkan Museum of Art, Eïn-Harod (4 mars – 29 avril 2006), Eïn-Harod, Mishkan Museum of Art, 2006
Makin Time Stop, Centre d’arts visuels Djinogly, Jérusalem, 28 octobre 2021 – 28 février 2022
→Shibolet, Mishkan Museum of Art, Eïn-Harod, 4 mars – 29 avril 2006
→Girls, Girls, Girls, Maison des artistes, Jérusalem, 17 juin – 11 juillet 1995
Peintre et conservatrice israélienne.
Nomi Tannhauser, qui a émigré en Israël à l’âge de cinq ans, vit à Jérusalem. Elle a étudié le graphisme à l’académie des arts et du design Bezalel de Jérusalem, où elle a obtenu un master en éducation artistique. Elle a cofondé Antea, une galerie d’art féministe, la première en son genre dans le pays (en activité de 1994 à 2009). C’est en graphisme qu’elle réalise ses tout premiers projets artistiques, en créant des affiches contre les violences faites aux femmes ; elle milite alors activement pour les droits de ces dernières. Après un séjour d’un an à New York, en 1984, elle se lance dans la peinture tout en travaillant d’autres disciplines telles que l’estampe, le dessin et la pâte à modeler.
Ses quarante ans de carrière peuvent être divisés en trois phases. La première, de 1990 à 2006, est consacrée à la représentation de groupes marginalisés, dont les femmes haredim (juives ultra-orthodoxes) et palestiniennes, comme dans la série de tableaux Walk (1990-1995). À partir de photographies, elle y médite sur sa propre identité en tant qu’étrangère, immigrée dans l’État d’Israël. Au cours de la deuxième phase de sa carrière, de 2007 à 2015, elle commence à peindre en s’observant directement dans un miroir pour représenter son corps, généralement demi-nu, comme dans la toile Blue Bra (2011). N. Tannhauser s’interroge alors sur le temps qui passe et sur le corps changeant avec l’âge, présentant sa vision de son propre corps qui, au fil du temps, finit par lui paraître étranger. Dans sa troisième phase, l’artiste passe à la représentation des membres de sa famille et s’engage dans un riche dialogue à plusieurs niveaux avec des chefs-d’œuvre de l’histoire de l’art, comme dans son huile sur toile After Cindy (2015), qui fait référence à la photographe Cindy Sherman (1954-).
N. Tannhauser a participé à plusieurs expositions collectives en Israël et à l’étranger et a également organisé des expositions personnelles dans son pays. L’une des plus importantes est Shiboleth [Avoine], où elle se penche sur les thèmes de l’immigration, de la féminité, de l’enfance et de l’adolescence tout en évoquant des questions d’identité dans le contexte d’Israël. L’exposition rassemble des tableaux de sa première période, où l’artiste représente des femmes et des jeunes filles voilées, ainsi que des œuvres où elle a recours au motif de l’avoine, comme dans Girls in Wide Field #2 (2003). Cette exposition a été présentée deux fois, la première en 2006 par Yaniv Shapira à l’Artspace Gallery de Jérusalem et la seconde au musée des Beaux-Arts Mishkan, institution renommée située à Kibbutz Ein Harod.
Les œuvres de N. Tannhauser se trouvent dans d’importantes collections publiques, comme celles du musée d’Israël à Jérusalem, ainsi que dans les collections privées de Nancy Berman et Sagi Refael aux États-Unis. Au fil des années, elle a remporté de nombreux prix pour ses accomplissements artistiques. En parallèle de sa carrière d’artiste, elle est aussi conservatrice ; elle monte des expositions traitant du genre et du féminisme et rédige des catalogues et des monographies sur l’art féministe israélien. Le plus récent, dirigé avec Rita Mendes-Flohr, s’intitule Her Dress, Her Symbol [Sa robe, son symbole, non traduit en français, 2022].
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring
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