Dans le cadre de l’exposition La Marrade au LAAC à Dunkerque, un après-midi d’études organisé en partenariat avec AWARE aura lieu le samedi 8 novembre 2025.
À travers approches théoriques et études de cas, les personnes invitées prolongent les réflexions de l’exposition en explorant les liens entre humour, art et féminisme, questionnant le rire comme moyen de contestation, de résistance et de transformation des normes de genres le cadre de l’exposition.
Informations pratiques
Samedi 8 novembre 2025, de 14h à 16h30
LAAC : Lieu d’Art et d’Action Contemporaine
302 Av. des Bordées, 59140 Dunkerque
Dans les années 1970, en France, les féministes ont mis à profit l’humour pour dénoncer les situations de discriminations subies, mais aussi pour évoquer leur vie quotidienne. Cette communication présentera différents types d’humour, à partir d’œuvres produites par des artistes qui ont participé aux collectifs de plasticiennes de cette époque. Dessins, peintures, performances, vidéos, sculpture souple, etc., tous les moyens étaient valables pour forger une culture visuelle féministe pleine de verve.
Fabienne Dumont est professeure d’histoire de l’art contemporain à l’université Jean-Monnet-Saint-Étienne et critique d’art, spécialiste des questions féministes, de genre et queer articulées à une perspective culturelle, sociale et politique. Parmi ses ouvrages : Des sorcières comme les autres – Artistes et féministes dans la France des années 1970 (PUR, 2014) et Nil Yalter – À la confluence des mémoires migrantes, féministes, ouvrières et des mythologies (MAC VAL, 2019). Le dernier : une réédition augmentée de Françoise d’Eaubonne, Histoire de l’art et lutte des sexes [1978] (Les presses du réel, 2025).
Bien avant le SCUM Manifesto (1967-68) de Valerie Solanas qui appelait les femmes en tant que groupe constitué à renvoyer à l’agresseur une certaine violence du patriarcat, plusieurs artistes que les historien.nes ont qualifiées a posteriori d’artistes pop, avaient devancé la légitimité d’un droit de réponse musclé. Ces tactiques de contournement ne relevant pas encore à proprement parler du féminisme, empruntent aux modes de l’ironie, du pastiche et du détournement. A nous d’en décrypter les sous-textes et d’en révéler les ressorts cachés.
Géraldine Gourbe est commissaire, critique d’art et médiatrice relais à la Société des Nouveaux Commanditaires Pays de la Loire. Elle enseigne l’esthétique à l’école des Beaux-Arts Talm-Angers.
Cette intervention articulera la présentation de trois artistes : Anna Banana, Ilene Segalove et Susan Mogul, ayant toute trois œuvré sur la côte Ouest nord-américaine, entre Los Angeles, San Francisco et Vancouver dans les années 1970. La présentation se concentrera sur les performances, vidéo-performance et interventions publiques – dans la rue comme dans les revues. Ilene Segalove et Susan Mogul, deux figures méconnues de la scène californienne des années 1970, ont renouvelé les relations de l’art contemporain à la culture du divertissement. La stand-up comedy à l’heure de la radio et de la télévision a constitué pour ces artistes un modèle qu’elles ont adapté aux enjeux du temps, dans le sillage du Feminist Art Program de CalArts qu’elles fréquentent alors.
Morgan labar est historien et critique d’art. Après avoir dirigé l’École supérieure d’art d’Avignon (ESAA) de 2021 à 2024, il est le directeur de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Lyon. Il enseigne à l’École du Louvre et est enseignant associé du département Arts de l’ENS (Ulm). Parmi ses ouvrages : La Gloire de la bêtise. Régression et superficialité dans les arts depuis la fin des années 1980, Dijon, Les presses du réel, coll. « Œuvres en sociétés », 2024.
L’humour drag commence dans le nom des artistes : pour la majorité il repose sur un jeu de mots, avec des références sexuelles, communautaires ou de culture populaire. Certain·es drags font du rire leur marque de fabrique, c’est le cas de Babouchka Babouche : mannequin et femme politique qui brigue la présidence de la France depuis 2022. Ici on rit des institutions politiques, qui oppressent les communautés queers, mais cela peut être sur les stigmates que les artistes subissent ou tomber du côté de l’absurde. Le rire n’est jamais gratuit, il est signifiant et souvent protecteur.
Biographie : Marion Cazaux est doctorante en histoire de l’art contemporain à l’université de Pau et des pays de l’Adour. Elle est spécialisée dans les représentations et les pratiques performatives queers et drags, de 1980 à aujourd’hui. Elle participe également à la création drag locale avec la co-fondation du collectif la Maison des Paustiches (2023).