Critique

Hilma af Klint : la mère de l’abstraction

30.11.2015 |

Vue d’exposition, Hilma af Klint, © Droits réservés

Depuis plus d’un an, circule en Europe une exposition sur l’œuvre d’une artiste qui, est à bien des égards devrait permettre la réécriture d’un chapitre de l’histoire de l’art. Après Stockholm, Berlin, Málaga, Copenhague, Tallin, l’exposition « Hilma af Klint: A Pionner of Abstraction » est maintenant visible à la Serpentine Gallery de Londres, après Oslo.

Découverte en 1986 à Los Angeles (« The Spiritual in Art, Abstract Painting, 1890–1985 »), puis en 2013 à la Biennale de Venise, l’œuvre d’Hilma af Klint développe un langage pictural abstrait dès 1906, et donc bien avant Wassily Kandinsky, Piet Mondrian, Kazimir Malevitch, ou Frantiseck Kupka que l’on considère aujourd’hui comme les inventeurs de l’abstraction.

Hilma af Klint : la mère de l’abstraction - AWARE Artistes femmes / women artists

Vue d’exposition, « Hilma af Klint », © Droits réservés

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Vue d’exposition, « Hilma af Klint », © Droits réservés

Née à Stockholm en 1862 dans l’un des rares pays qui a ouvert l’enseignement artistique aux femmes, Klint fait ses études à la Royal Academy of Art de Stockholm et se spécialise dans le paysage naturaliste et la peinture de portrait. C’est à ce moment-là qu’elle entre en contact avec Rudolf Steiner, fondateur de la société anthroposophique qui l’initie au spiritisme.

Guidée par la force invisible des esprits qui dirigent sa main, Klint commence à peindre, en 1906, à l’âge de 44 ans, une série de paysages abstraits et symboliques, transcription rationnelle de croyances ésotériques traduisant la matérialisation de l’âme ou la géométrie de l’univers. Sa grande œuvre, Peintures pour le temple, sur laquelle elle travaillera pendant une dizaine d’années, est composée de 193 toiles regroupée en sous-séries. Les tableaux de la série Les Dix Plus Grands réalisée en 1907, portent sur les quatre phases de la vie humaine : Enfance, Adolescence, Âge d’homme et Grand Âge. Composés de points, lignes, cercles, motifs ornementaux ces tableaux sont remarquables par l’équilibre de leur composition géométrique, l’harmonie des couleurs et leur format monumental exceptionnel pour l’époque.

Hilma af Klint : la mère de l’abstraction - AWARE Artistes femmes / women artists

Vue d’exposition, « Hilma af Klint », © Droits réservés

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Vue d’exposition, « Hilma af Klint », © Droits réservés

Une fois sa grande œuvre achevée, Hilma af Klint poursuit son travail, affranchie de ses guides spirituels, réalisant des dessins à l’abstraction plus géométrique inspirées des concepts religieux ou scientifique. Chaque tableau est documenté dans l’un des 125 cahiers de notes laissés par l’artiste dont un grand nombre était exposé à Oslo.

En avance sur son temps, Klint invente une peinture abstraite ambitieuse qu’elle cache à ses contemporains par crainte d’être confrontée à l’incompréhension de sa démarche artistique. Elle lègue ainsi toute son œuvre à son neveu, Erik af Klint en spécifiant que rien ne devait être montré avant 20 ans après sa mort qui survint en 1944.

Au Henie Onstad Kunstcenter, à Oslo, du 2 octobre 2015 au 3 janvier 2016.

À la Serpentine Gallery, à Londres, du 3 mars au 15 mai 2016.

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