Mundine, Djon, Baker, Candida, Gabori: The Corringan Collection of Paintings by Sally Gabori, Melbourne, Macmillan Art Publishing, 2014
→Mundine, Djon, Baker, Candida, Gabori: The Corringan Collection of Paintings by Sally Gabori, Melbourne, Macmillan Art Publishing, 2014
→Evans, Brett, Memmott, Paul, Evans, Nicholas, Turner, Simon, Sally’s Story, Queensland, Woolloongabba Art Gallery, 2005
Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori, Fondation Cartier pour l’art Contemporain, Paris, 3 juillet – 6 novembre 2022
→Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori: Dulka Warngiid – Land of All, Queensland Art Gallery, Gallery of Modern Art, Brisbane, May 21-August 2016 ; National Gallery of Victoria, Melbourne, 23 septembre – 28 janvier 2017
→Sally Gabori. Danda dulk ngijinda dulk. This Land is My Land, Kluge-Ruhe Aboriginal Art Collection, University of Virginia, Charlottesville, 31 août – 19 décembre 2010
Peintre et tisserande aborigène australienne.
Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori, femme très respectée issue du peuple Kaiadilt, est une artiste contemporaine dont la courte carrière a laissé un héritage culturel important. Son travail évoque une connexion entre la famille et le paysage de sa terre natale, cartographiant l’identité culturelle traditionnelle sur de grandes peintures viscérales aux coups de pinceau amples et aux couleurs vives. Ses œuvres sont à la fois abstraites et figuratives, capturant divers éléments de son pays tels que le débit de la rivière, les ondulations de la marée sur les plaines de sable, le relief des rochers qui piègent les poissons et la topographie de l’île.
M. J. S. Gabori est née sur l’île de Bentinck, dans le golfe de Carpentarie, dans le Queensland. Elle est l’une des dernières Aborigènes de la côte à être nées au-delà de la frontière australienne et, durant son enfance, elle a vécu de façon traditionnelle, comptant sur la mer pour nourrir sa famille. Après une série de catastrophes naturelles sur l’île de Bentinck en 1948, M. J. S. Gabori a déménagé avec sa famille Kaiadilit sur l’île de Mornington, où elle a mené une vie essentiellement traditionnelle. S. Gabori était l’une des quatre épouses de Pat Gabori. Au cours de sa vie, elle a donné naissance à onze enfants et a été grand-mère et arrière-grand-mère de beaucoup d’autres.
C’est en 2005, sur l’île de Mornington, alors qu’elle est âgée de quatre-vingts ans, que M. J. S. Gabori prend un pinceau pour la première fois. Déjà tisserande et vannière accomplie, l’artiste attendait qu’on l’amène récupérer du matériel de tissage au Mornington Island Arts and Craft quand elle a commencé à peindre pour passer le temps. Sans formation officielle, elle peint régulièrement, chaque tableau exprimant des histoires et des souvenirs de son pays. En l’espace de sept mois, elle a créé assez d’œuvres pour pouvoir organiser sa première exposition personnelle à la Woolloongabba Art Gallery de Brisbane, qui fait salle comble. Très vite, les peintures de M. J. S. Gabori sont recherchées par les meilleurs galeristes et par des collectionneurs aussi bien en Australie que dans le reste du monde.
Pour réaliser des œuvres telles que Dibirdibi Country [Pays Dibirdibi, 2008], qui mesure trois mètres de long, M. J. S. Gabori mélange de la peinture humide sur la toile pour créer des blocs de couleurs en utilisant la peinture gestuelle, qui conduisent le regard de façon rythmée à travers l’œuvre. Cette peinture est typique de son répertoire artistique, qui se compose principalement de six sujets, des endroits sur l’île de Bentinck auxquels elle est très attachée personnellement : Mirdidingki, Didirdibi, Dingkari, Makarri, Thundi et Nyinyilki. Beaucoup de ses peintures, bien que portant le nom d’un lieu, sont aussi des portraits des personnes qui étaient attachées à cet endroit, comme son mari Kabararrjingathi Bulthuku Pat Gabori, qui était aussi appelé Dibirdibi. Dans le tableau Dibirdibi Country, M. J. S. Gabori fait peut-être référence à son mari et aux lieux auxquels il est associé par le biais de la narration culturelle. L’artiste est également connue pour ses chants, pour son rire et parce qu’elle se souvenait des personnes et des lieux qu’elle peignait. Quand elle se trouvait dans une galerie avec ses œuvres, elle chantait pour elles, réaffirmant ainsi les liens culturels entre les peintures, les lieux et les personnes grâce à la langue et au chant Kayardild.
Ses œuvres font partie de collections internationales, comme celles du Museum of Contemporary Aboriginal Art d’Utrecht, de la National Gallery of Australia de Canberra, de la National Gallery of Victoria Melbourne et de la Queensland Art Gallery de Brisbane.
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring
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