Critique

Alternative Pop

20.10.2015 |

Eulalia Grau, Pànic (Etnografia), 1973, émulsion photographique, aniline et acrylique sur toile, 9,85 x 12 cm, © Eulalia Grau, © ADAGP, Paris

Croyez-vous que le pop art est un mouvement d’artistes hommes américains ? Vous vous trompez et vous en aurez la preuve en visitant l’exposition The World Goes Pop qui a ouvert à la Tate Gallery de Londres le 17 septembre.

Alternative Pop - AWARE Artistes femmes / women artists

Evelyne Axell, Valentine, 1966, © Photo : Paul Louis, © Evelyne Axell, © ADAGP, Paris

Alternative Pop - AWARE Artistes femmes / women artists

Jana Zelibska, Noise I et II, 1967, diptyque, contreplaqué et produits mixtes, chacun 120 x 70 cm, © Photo : Martin Marencin, © Jana Zelibska

Alternative Pop - AWARE Artistes femmes / women artists

Nicola L., Red Coat, 1973, © Nicola L.

Alternative Pop - AWARE Artistes femmes / women artists

Kiki Kogelnik, Fallout, vers 1964, produits mixtes avec huile, acrylique et feuilles de vinyle sur toile, 137 x 183 cm, © Photo : Andrew Rinkhy/ Kiki Kogelnik Foundation Vienna/ New York, © Kiki Kogelnik

C’est dans le pop art qu’on trouve les prémices du féminisme. Plusieurs artistes femmes dans le monde entier et souvent de façon isolée ont adopté le langage pop pour exprimer leur position marginale, pour témoigner de leur condition subordonnée et réagir au phallocentrisme. Les œuvres transgressives des Européennes Evelyne Axell, Eulalia Grau, Ángela García, Jana Želibská ainsi que celle des artistes d’Amérique latine comme l’Argentine Marta Minujin, la Péruvienne Teresa Burga ou la Brésilienne d’adoption Anna Maria Maiolino critiquent systématiquement le rôle que la société destine aux femmes. Si le public connaît mieux les œuvres de Martha Rosler où elle analyse de manière sarcastique le sexisme de la consommation de masse, le travail de nombreuses artistes femmes commence seulement récemment à être reconnu.

L’usage de matières nouvelles caractérise la créativité féminine comme dans les premières pièces de Nicola L. qui commence en moulant son propre corps dans des matériaux perméables et en 1969 invite d’autres personnes et amis à vivre son œuvre, un manteau en vinyle rouge. Dans ses compositions détonantes, ironiques, l’autrichienne Kiki Kogelnik montre le plus souvent les découpes des silhouettes de ses modèles et amis dans du papier d’emballage interrogeant l’effacement de l’individu dans la consommation de masse.

Malgré la diversité des situations qui justifie le choix de chaque forme, les œuvres des artistes femmes pop constituent, grâce au radicalisme qui les caractérise, un ensemble cohérent et engagé au sein du mouvement.

À la Tate Modern à Londres du 17 septembre 2015 au 24 janvier 2016.

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