Etel Adnan, Sans titre, 2014, huile sur toile, 34.5 x 45 cm, Courtesy Galerie Lelong, Paris, © Etel Adnan
Entre le paysage et l’abstraction existe une intimité que de nombreuses artistes femmes n’ont cessé d’explorer. Dans les montagnes d’Etel Adnan (1925-2021) ou les cascades de Pat Steir (née en 1940), les formes et mouvements de la nature s’inspirent des moyens de la peinture. À la différence du paysage figuratif, les lieux, phénomènes et éléments n’y sont plus sujets. Ils se fondent dans une expérience, que les qualités propres à la couleur, la tâche, la ligne ou la coulure ont la charge de transformer. Loin de se résoudre dans une seule pratique ou interprétation, les affinités du paysage avec l’abstraction se manifestent jusque dans les gares et terrasses de Maria Helena Vieira da Silva (19089-1992). La pluralité des techniques et matériaux, telles les feuilles de métal chez Anna-Eva Bergman (1909-1987) ou les gravures sur bois d’Helen Frankenthaler (1928-2011), témoigne de cette recherche plastique, menée par les artistes femmes, entre le monde extérieur et le sujet qui l’appréhende.