Le pop art a été investi par les artistes femmes dès les années 1960. Longtemps considéré comme un mouvement anglo-américain, centré sur un groupe d’artistes hommes restreint, il se retrouve aujourd’hui au cœur de nombreuses expositions (notamment The Ey exhibition, The World Goes Pop, Tate Modern, 2015-2016 ; Power Up, Female Pop Art, Kunsthalle de Vienne, 2011) mettant en lumière une effervescence parallèle d’initiatives artistiques féminines à travers le monde. En s’emparant de l’esthétique pop, elles ont élargi les frontières de l’art notamment à travers l’utilisation de nouveaux matériaux, comme le vinyle dans les œuvres de Nicola L (Woman Sofa, 1968) et Kiki Kogelnik (Hangings, 1970) ou les objets en plastique utilisés par Martine Canneel (Good Luck, 1979) et Niki de Saint Phalle (Lucrezia, 1964). C’est un mouvement hétérogène qui se dessine, porté néanmoins par des problématiques sous-jacentes communes. De Renate Bertlmann (Exhibitionism, 1973) à Évelyne Axell (Ice cream, 1964), en passant par Eulàlia Grau (Panic (Ethnography), 1973) et Martha Rosler (Cleaning the Drapes, 1967-72), nombreuses sont celles qui ont manifesté leurs engagements politiques et/ou féministes au sein de leurs œuvres. Les artistes femmes ont ainsi enrichi le mouvement pop art par un langage subjectif et subversif.