Le pop art a été investi par les artistes femmes dès les années 1960. Longtemps considéré comme un mouvement anglo-américain, centré sur un groupe d’artistes hommes restreint, il se retrouve aujourd’hui au cœur de nombreuses expositions (notamment The Ey exhibition, The World Goes Pop, Tate Modern, 2015-2016 ; Power Up, Female Pop Art, Kunsthalle de Vienne, 2011) mettant en lumière une effervescence parallèle d’initiatives artistiques féminines à travers le monde. En s’emparant de l’esthétique pop, elles ont élargi les frontières de l’art notamment à travers l’utilisation de nouveaux matériaux, comme le vinyle dans les œuvres de Nicola L (1932-2018 ; Woman Sofa, 1968) et Kiki Kogelnik (1935-1997 ; Hangings, 1970) ou les objets en plastique utilisés par Martine Canneel (née en 1936 ; Good Luck, 1979) et Niki de Saint Phalle (1930-2002 ; Lucrezia, 1964). C’est un mouvement hétérogène qui se dessine, porté néanmoins par des problématiques sous-jacentes communes. De Renate Bertlmann (née en 1943 ; Exhibitionism, 1973) à Évelyne Axell (1935-1972 ; Ice cream, 1964), en passant par Eulàlia Grau (née en 1946 ; Panic (Ethnography), 1973) et Martha Rosler (née ne 1943 ; Cleaning the Drapes, 1967-72), nombreuses sont celles qui ont manifesté leurs engagements politiques et/ou féministes au sein de leurs œuvres. Les artistes femmes ont ainsi enrichi le mouvement pop art par un langage subjectif et subversif.